Corruption au Burkina Faso : Le Ren-lac présente son rapport 2021

 

Ce mardi 6 décembre 2022, s’est tenue au Centre de presse Norbert Zongo à Ouagadougou, la cérémonie de présentation du rapport 2021 sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Cette cérémonie a été initiée par le Réseau national de lutte anti-corruption (Ren-lac).

Chaque année, le Réseau national de lutte anti-corruption (Ren-lac) présente le rapport sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Cette coutume n’est pas en marge cette année.

Selon le secrétaire exécutif du Ren-lac, Sagado Nacanabo, « ce rapport est le résultat d’une enquête d’opinion des populations sur la fréquence de la corruption et sur ses facteurs déterminants. Il analyse également les actions de lutte anti-corruption des acteurs étatiques (gouvernement, parlement, justice, corps de contrôle de l’Etat) et non étatique (société civile et presse) », a-t-il expliqué sur l’importance du rapport.

Certes, le pays traverse de nombreuses difficultés sur le plan sanitaire et sécuritaire mais la question de la bonne gouvernance ne devrait pas être reléguée au second plan. « Il apparaît évident que la lutte contre l’insécurité ne pourra pas produire des résultats escomptés dans un environnement gangrené par la corruption. Force est de constater que dans notre pays, la corruption est un phénomène endémique et systémique », a-t-il fait entendre puis de renchérir : « 85,23% des enquêtés estiment que le phénomène est fréquent voire très fréquent ». L’indice synthétique de perception de la corruption (ISPC) a relevé que la corruption est croissante depuis 2016 et cette augmentation inquiète les acteurs « d’autant que l’analyse des actions de lutte anti-corruption des acteurs étatiques met en exergue un manque criard de volonté politique au sommet de l’État », a-t-il déploré.

Au Burkina Faso, la gestion gouvernementale de l’année 2021 a été marquée par des scandales soldés d’impunité. Le Président du Faso est resté muet devant des mauvaises pratiques de ses proches. L’Assemblée nationale n’a pas entrepris d’actions de lutte anti-corruption et de promotion de la bonne gouvernance, et les juridictions qui doivent réprimer les faits de corruption et d’infractions rencontrent des difficultés d’ordres matériel, humain et financier handicapant leur fonctionnement.

Pour l’année 2021, le rapport classe la police municipale en tête de liste comme étant le secteur le plus corrompu, suivi de la douane en deuxième position et de la police nationale en troisième position. Depuis 2019, la police municipale occupe la première place du secteur le plus corrompu. Ces résultats sont issus d’enquête réalisée dans 14 villes du Burkina Faso avec près de 3000 personnes interrogées, a laissé entendre monsieur Paré. Ce rapport montre que la corruption persiste dans les secteurs d’activité comme l’économie, la politique et le social. Des recommandations ont été formulées. Il s’agit entre autres, de la rationalisation de la gestion des ressources publiques, l’exemplarité des gouvernants, la mise en place de l’opération de lutte contre la corruption, l’audit du secteur de la défense et de la sécurité.

Au cours de la cérémonie, le rapport a été symboliquement remis aux représentants des institutions présentes dans la salle. Le Ren-lac invite les dirigeants à prendre des mesures sans complaisance pour combattre la corruption au Burkina Faso. Dans cet élan, les journées nationales du Refus de la corruption (JNRC) seront commémorées sous le thème : « Corruption et terrorisme au Burkina Faso : quelles perspectives ? ». Un grand panel est prévu le vendredi 9 décembre à 14h au CBC.

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