Des habitants de Raguitenga étaient face à la presse dans la matinée de ce mardi 21 mars 2023 à Ouagadougou pour tirer encore la sonnette d’alarme sur la crise foncière débutée depuis 2017 dans cette localité.

Au cours de la rencontre avec les Hommes de médias, il a été question de faire le point des dernières nouvelles de la cité communale de Raguitenga entreprise par l’ex maire, Salamata SAWADOGO ; expliquer à la presse les conséquences liées à la réalisation du projet de la cité communale et envisager des perspectives pour le développement de Korsimoro.

Selon les recommandations du projet, la population du village recevra seulement deux parcelles et un (01) million FCFA sur chaque hectare. Des modalités d’indemnisation que les habitants ont refusé catégoriquement jusqu’à présent car, ils n’ont jamais eu l’intention de vendre leurs terres. Il faut souligner que la cité s’étend sur quatre cent vingt (420) hectares avec un budget de plus de 15 milliards de FCFA.

“Malgré, le refus   de Tengsoaba et de toute la population, l’ex-maire en complicité avec le technicien des promoteurs immobiliers, CASIF a réussi à mobiliser la quasi-totalité de tous les valets locaux dans ce projet suicidaire avec des promesses inexplicables, juste pour atteindre ses objectifs. Heureusement que, présentement, d’autres valets locaux se démarquent de ce projet car la réalité est là. Le projet n’a pas de fonds propres.” , a laissé entendre le Porte-parole de la population, Moumini Sawadogo et d’ajouter : “Pour preuve, lors de la rencontre d’informations du jeudi 16 mars 2023, monsieur LANKOANDE, le technicien Séni COMPAORÉ ont expliqué que ce sont les parcelles aménagées qui seront vendues pour indemniser la population. Nous appelons ça de l’arnaque foncière ! Souvent il ne faut pas forcer” .

Mais ce qui est étonnant, les habitants de Raguitenga ont entendu que “le gouvernement de l’actuelle transition, à travers son ministre concerné, après plusieurs rencontres avec les promoteurs et les autorités locales, a marqué son accord et a même décidé d’accompagner le projet ; quand bien même que ce projet soit suicidaire” . Alors par cette occasion, ils ont tenu à lancer un appel au gouvernement, au Gouverneur de la région du Centre-nord, au Haut-commissaire de la province du Sanmatenga et à toutes les structures compétentes à diligenter des enquêtes afin de mieux comprendre le fond de la crise, mesurer les conséquences et trouver des solutions pour le bien-être de la population de dudit village.

Selon eux, le développement de Korsimoro n’est pas uniquement l’aménagement des terres d’habitation ; il y a aussi d’autres secteurs sur lesquels la localité peut compter. Donc au lieu de vouloir forcer à réaliser un projet non approuvé par la population, il est encore mieux pour les autorités locales communales, de tourner le regard vers le grand barrage construit sous la révolution de Thomas SANKARA par l’Office National des Barrages et des Aménagements Hydro agricoles (ONBAH) depuis 1984 et qui souffre des effets néfastes de l’ensablement car “nul n’ignore les multiples avantages et bienfaits d’un barrage pour les populations riveraines en termes de retombées alimentaires, économiques et pour l’écosystème en général. Un véritable levier de développement, le barrage devrait bénéficier de beaucoup plus d’égards” , a soutenu monsieur Sawadogo. Curer donc le barrage de Korsimoro, selon lui, sera la bienvenue car il nourrit plus de la moitié de la population  qui vit dans la commune.

En rappel, le village de Raguitenga, situé à 34 km de Kaya et 68 km de Ouagadougou, dans la commune de Korsimoro traverse une crise foncière depuis 2017. Pour cause, l’ancienne maire et ex-député sous la septième législature, Salamata SAWADOGO était venue proposer le projet de cité communale à Raguitenga. Au début le chef de terre a refusé catégoriquement, mais avec la complicité de corruption du technicien du promoteur immobilier dénommé CASIF, le Tengsoaba (chef de terre) a cédé à la pression.

De grâce, les habitants de Korsimoro demandent de laisser les actions qui vont fragiliser la communauté car dans cette commune, “la crise foncière n’est pas une bombe à retardement mais plutôt explosive si nous n’arrêtons pas l’intervention des sociétés immobilières“, a précisé le porte-parole de la population.