Interview Pam Luster « Il ne faut pas tout simplement critiquer, il faut poser des actes »

Pam Luster est un visage plus ou moins connu dans le showbiz burkinabè. Elle fait son petit bonhomme de chemin non sans difficultés. Mais fait feu de tout bois, les obstacles qu’elle rencontre car « la musique c’est une passion » dit-elle. Son nouveau-né est sorti le 17 mars dernier et est intitulé « Tous frères ». Un album de 6 titres qu’elle est venue présenter aux éditions Faso Actu. Pam Luster a également donné son avis sur la situation nationale. Lisez plutôt.

Faso Actu : Présentez-vous à nos lecteurs ?

Pam Luster : « À l’état civil, je suis Minoungou Wendtoin Patricia alias Pam Luster »

Faso Actu : Qu’est ce qui vous a amené dans la musique ?

« L’inspiration m’est venue de la chorale de l’église protestante que je fréquentais depuis toute petite. Pour celui qui connait le rôle de la musique dans les églises protestantes, comprend aisément. C’est quelque chose que j’ai vraiment aimée. À la maison on chantait avec les parents surtout avec la maman. Il y a aussi ma grand-mère qui aimait chanter avec son recueil de chant, on chantait ensemble. Comme j’étais plus proche d’elle que ses autres petits enfants, j’ai été contaminée par le virus de la musique »

Faso Actu : Parlez-nous de votre 1er album 

« Mon premier album est intitulé « Heure de gloire ». Il est composé de 7 titres. Contrairement à ce que pensent les gens, ce n’est pas du tout religieux. Il y a beaucoup de personnes qui m’ont posé la question comme quoi, le titre sonne religieux mais c’est d’abord un choix. J’aborde ce thème de l’amour du prochain, le courage, l‘espoir. « L’Heure de gloire », pour moi, c’est la réalisation de nos désirs, de nos rêves. Dans cet opus, le titre « Yik bo » que j’ai d’ailleurs « clipé », interpelle mes frères et sœurs à plus d’abnégation, d’ardeur au travail. Aussi à préparer soi-même son propre épanouissement et au-delà de tout, apporter sa pierre à l’édification de la Nation. »

Faso Actu : Avez-vous rencontré des difficultés particulières dans la préparation de l’album ?

« J’ai eu la chance, côté artistique de tomber sur de bonnes personnes notamment le groupe Kalianga et toute la famille Zabsonré qui m’ont vraiment adopté. Le premier gros soucis était les finances parce que c’est une autoproduction. J’étais nouvelle dans le milieu, heureusement que j’ai rencontré de bonnes personnes. Ce n’était pas simple. »

Faso Actu : Après avoir mis l’album sur le marché du disque, la promotion a-t-elle suivi ?

« Avant l’album j’ai essayé un maxi de 4 titres, dénommé Victoire qui est passé inaperçu parce qu’il n’a pas eu de promo. Je me suis préparée pour présenter l’album de 7 titres, j’ai tout fait pour organiser la dédicace et inviter toute la presse. Les hommes de médias ont répondu présent. Ensuite, ils ont fait la promotion et cela m’a frayé le chemin du showbiz. J’ai fait par la suite, le concours de jazz à Ouaga et j’ai pu jouer sur des scènes telles que : les Nak, la SNC, le CCF Ouaga et bobo. On a pu tourner un peu à Koudougou où je suis bien connue, Ouahigouya, Yako. Je suis, pour du moins satisfaite et je le dois aux hommes de médias qui ont fait la promo en faisant passer les titres dans les radios. Pour ce qui est du deuxième album, la dédicace a eu lieu le 17 mars 2018 à l’institut Burkinabè. Pour l’instant, je ne peux pas établir un bilan. Le climat socio politique actuel dans lequel nous vivons avec l’incivisme criarde, est le thème central de mon deuxième opus. Quelles que soient nos différences, c’est le Burkina Faso qui est le plus important. Il faut discuter, dialoguer pour trouver des solutions. »

Faso Actu :  Quel est votre avis sur la situation nationale actuelle du pays ? 

« Elle n’est pas reluisante. On espère tous un meilleur lendemain mais il faut que chacun y mette du sien. Il ne faut pas forcement pointer du doigt telle ou telle personne, puis rester statique et croiser les bras. Il ne faut pas juste dénoncer, il faut agir. »

Faso Actu : Qu’est ce que vous pensez du ministre en charge de la Culture ?

« Je ne connais pas l’homme, j’attends aussi comme tout le monde qu’il fasse ses preuves. En tout cas, on espère beaucoup de lui. »

Faso Actu : Quels sont vos projets à court, moyens et long terme ?

« C’est déjà la promotion de l’album. Sensibiliser les jeunes, je ne compte pas croiser les bras. J’envisage organiser des concerts et pourquoi ne pas faire une tournée et toucher tout le monde. »

Faso Actu : Avez-vous un appel à lancer ?

« Payez les CD pour soutenir les artistes. On n’a pas dit de soutenir la médiocrité, il faut chercher à écouter d’abord. Le simple fait qu’on dise que c’est un artiste burkinabè, ils ne sont pas intéressés. Il n’y a pas que du mauvais ici. Il faut que nous acceptions consommer local. Si on prend la rumba du Congo et le coupé décalé de la Côte d’Ivoire, ces genres n’ont pas eu de beaux jours en un clic. Pour terminer, je dis merci aux Éditions Faso Actu pour l’invitation. »

 

1 Commentaire sur "Interview Pam Luster « Il ne faut pas tout simplement critiquer, il faut poser des actes »"

  1. Bel article. J’ai pris plaisir à vous lire. Merci infiniment.

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