La Coordination nationale des délégués scolaires (CNDS) a tenu une conférence de presse ce mercredi 03 juin 2020 à Ouagadougou. Face aux Hommes de médias, les mesures prises par le gouvernement pour l’achèvement de l’année scolaire, étaient au menu des échanges.

Après près de trois mois de suspension due à la pandémie de la Covid-19, les élèves en classes d’examens ont repris les cours le 1er juin 2020 au Burkina Faso. Selon la CNDS, cette reprise intervient dans un contexte de vives tensions entre les enseignants regroupés autour de leurs syndicats et le gouvernement. Au lieu d’apporter une attention particulière aux revendications des syndicats, selon les conférenciers du jour, le gouvernement a préféré passer à “une phase de folie” répressive avec plus de 700 salaires de travailleurs suspendus.

En effet, le gouvernement burkinabè a décidé de la reprise des cours à compter du 1er juin pour les classes d’examens, du passage systématique des élèves en classe de CP1, CE1, et CM1 ainsi que la retenue de la meilleure moyenne des deux trimestres pour le passage en classe supérieure. “Ces mesures viennent démontrer une fois de plus que l’éducation des enfants du peuple est le cadet des soucis de nos gouvernants. N’ont-ils pas affirmé haut et fort que leurs enfants ne fréquentent pas dans les mêmes établissements que nous ?” , a dardé Bakouan Abdoulaye, délégué général de Didyr.

Lors de cette rencontre, les délégués scolaires ont fait ressortir un certain nombre d’observations. Il s’agit entre autres, de l’insuffisance du temps imparti pour les cours avant les examens pour rattraper le retard accusé ; du niveau douteux des élèves qui passent en classe supérieure relativement aux consignes du gouvernement ; de la distanciation physique entre les élèves. “Contrairement aux promesses du ministre Stanislas Ouaro, tous les élèves n’ont pas reçu les deux (02) cache-nez” , a fait savoir Bakouan Abdoulaye, tout en expliquant que les élèves du Lycée municipal Bambata ont reçu un seul cache-nez par élève. Et quant au Lycée départemental de Tibga, poursuit-il, aucun élève n’a reçu un cache-nez au moment où nous tenons cette conférence de presse.

Tout en étant résolument engagée en collaboration avec d’autres structures pour une reprise de l’ensemble des élèves et pour une école de qualité accessible à tous, la CNDS interpelle vigoureusement le gouvernement à “réunir les conditions de garanties sanitaires pour une reprise sereine de l’ensemble des élèves” , “apporter les réponses concrètes aux justes et légitimes revendications des travailleurs de l’éducation” , et à “engager des concertations sérieuses avec l’ensemble des acteurs du monde éducatif pour une reprise concertée des cours” .