Campagne agricole 2021-2022 au Burkina : “La situation est alarmante” , dixit Marc Gansonré

 

La Confédération paysanne du Faso (CPF) a animé une conférence de presse dans l’après-midi du vendredi 18 février 2022 à Ouagadougou. Il s’est agi au cours de cette rencontre avec les hommes de médias, de faire la lecture paysanne de la campagne agricole 2021-2022 et la situation alimentaire.

Nous avons traversé une campagne très difficile” , a laissé entendre le président de la confédération paysanne, Dao Bassiaka.

La campagne agricole 2021-2022 a été mauvaise sur l’ensemble du territoire et alarmante dans certaines localités. Ce qui présage une situation alimentaire et nutritionnelle très difficile pour la population burkinabè” , a annoncé le secrétaire général du FESCOOPA-B, Marc Gansonré. Cette étude a été faite par l’observatoire des exploitations familiales agricoles. La situation alarmante s’observe dans les régions du Nord, du Centre-Nord, du Centre-Est et de l’Est. Plus de 60% des producteurs ont dévoilé que la campagne agro-sylvo-pastorale a été très mauvaise. “Environ 67% des exploitants familiaux estiment ne pas pouvoir couvrir leurs besoins alimentaires” , a ajouté monsieur Gansonré.

La mauvaise campagne agricole a plusieurs raisons. Il s’agit entre autres, des longues poches de sécheresse, la baisse de la pluviométrie, la situation sécuritaire avec les déplacements massifs, la situation sanitaire qui crée une augmentation du prix d’intrants. Et pour le secrétaire général, “après plus de 60 ans d’indépendance, notre agriculture est toujours tributaire des caprices pluviométriques, de la non maîtrise de l’eau et des effets des changements climatiques. Il y a alors une nécessité de repenser la politique d’irrigation au Burkina Faso” , a-t-il laissé entendre. La confédération paysanne a salué l’accompagnement de la Centrale d’approvisionnement des intrants et matériels agricoles et a sollicité que la centrale soit mieux accompagnée pour disponibiliser des intrants de qualité et des équipements adaptés.

Les conséquences de la mauvaise campagne agricole se font ressentir sur le marché à travers la flambée des prix des denrées alimentaires avec le prix du sac de maïs de 100kg qui varie de 25.000F à 40000F. “Les exploitants familiaux ainsi que les organisations de producteurs ont rencontré d’énormes difficultés pour constituer des stocks paysans et des stocks de proximité du fait de l’indisponibilité et de la cherté des produits agricoles” , a déploré monsieur Gansonré.

La confédération paysanne du Faso n’a pas manqué de suggérer des solutions comme des plaidoyers pour privilégier les organisations de producteurs dans l’attribution des marchés des achats institutionnels, le plaidoyer pour une gouvernance responsable du foncier, l’aménagement des fermes agro-écologiques, la restauration du capital productif des personnes vulnérables. Par ailleurs, le MPSR a été interpellé pour prendre des mesures idoines, et la confédération se dit prête à les accompagner, tout en dénonçant l’absence de politique agricole et le refus d’écouter les producteurs .

Soyez le premier à commenter sur "Campagne agricole 2021-2022 au Burkina : “La situation est alarmante” , dixit Marc Gansonré"

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.


*

9 + sept =