Commémoration du soulèvement populaire du 3 janvier : “Nous n’allons pas dormir sur nos lauriers” dixit Bassolma Bazié

Comme à l’accoutumé, le 3 janvier 2019 s’est tenu une conférence publique à Ouagadougou à l’occasion de la commémoration du soulèvement populaire du 3 janvier 1966. Animé par le secrétaire général du SNAID et certaines structures syndicales, les échanges ont porté sur la situation financière au Burkina Faso.

« Loi de finances 2019 : quelles similitudes avec le Budget de l’État de 1966 de Maurice Yaméogo et quelles leçons ? » est le thème autour duquel s’est tenu la conférence publique. Des similitudes existent entre la loi de finances de 1966 et 2019 dans l’adoption au triple plan social, politique et économique. En effet en 1966, les salaires des fonctionnaires ont connu un abattement de 20% auquel s’ajoute le rabattement des allocations sociales, l’interdiction des regroupements syndicales, la vie chère. L’année 2019 emboitent peu à peu les pas de l’année 1966 à travers les taxes, la suppression des avantages financiers.

Sur le plan politique, le régime Kaboré et le régime Yaméogo s’illustrent dans une gestion clanique et par la corruption remarquée à l’hémicycle à travers la multiplication par 2 de leur budget de fonctionnement.

Le plan social laisse entrevoir une remise en cause des acquis démocratiques et sociaux par l’interdiction des sit-in et piquets de grève, des sanctions disciplinaires abusives, les coupures de salaires pour faits de grève et sit-in …

Le bradage des ressources naturelles (or, coton, manganèse …), l’approfondissement de la corruption, la promotion du favoritisme et du népotisme, les malversations et détournements des derniers publiques, l’endettement continue de l’État, la liquidation des sociétés nationales telles l’ONATEL, la SITARAIL, la SN-SOSUCO… sont le constat fait sur le plan économique

Pour Bassolma Bazié, secrétaire général du CGTB, les dirigeants tirent mal les leçons des révolutions passées à savoir le soulèvement populaire du 3 janvier 1966, l’insurrection populaire du 30 et 31 octobre 2014, la mobilisation contre le putsch du 16 septembre 2015. A l’instar de ces dates, le peuple « sera mobilisé dans l’unité pour dire non à tout fossoyeur des libertés » lance-t-il. Un appel a été également lancé aux responsables des différentes couches sociales afin qu’ils comprennent l’importance des organisations syndicales. Pour eux « les hommes passent, mais les actes que nous posons restent ». De ce fait, les actes qui mettent en exergue l’intégrité, la dignité, la liberté doivent être posés car ils ont été les valeurs des devanciers auxquelles ils ne doivent pas se déroger.

Concernant les nouvelles taxes qui rentreront en vigueur en cette année 2019, monsieur Bazié fait comprendre que les taxes ne seront pas appliquées. Pour le faire, il faudra d’abord obliger tous ceux qui doivent à l’État de rembourser ainsi que la prise d’un décret sur les émoluments des ministres prévus par la loi. « Il faut qu’on nous prouve que les ressources sont vertueusement gérées et que si véritablement il y a manque, nous sommes prêts à faire le sacrifice. Il ne faut pas qu’on continu de faire saigner les populations et à violer les accords signés » confie-t-il.

Il ne manquera pas de lancer un appel à la population pour une vigilance et une mobilisation « Nous n’allons pas dormir sur nos lauriers, car si on n’a pas accepté le 3 janvier 1966, ce n’est pas aujourd’hui qu’on le fera » puis d’ajouter « Celui qui vient au pouvoir et qui n’a pas les capacités de faire face aux besoins du peuple, il peut débarrasser le plancher car, il y a d’autres candidats »

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