Déplacés internes : Un centre d’accueil ouvert pour les femmes déplacées

 

Un nouveau centre d’accueil des personnes déplacées et vulnérables a ouvert ses portes à Ouagadougou. La cérémonie d’inauguration a eu lieu le samedi 18 décembre 2021 à Somgandé. Ce projet est une initiative de l’association femmes en marche, en collaboration avec cuisine sans frontières et ferronniers sans frontières.

Permettre aux personnes déplacées en l’occurrence les femmes déplacées, veuves ou vulnérables, d’avoir des meilleures conditions de vie, telle est l’initiative du projet dénommé “Foyer Fama” . La situation sécuritaire et l’accroissement du nombre de déplacés internes ont conduit à la création de ce centre. Le Foyer Fama va non seulement accueillir les femmes déplacées en situation de viduité mais aussi les apprendre des métiers comme la cuisine car le projet vise l’accompagnement.

Coordinatrice du projet Foyer Fama, Apsa Diallo

Apsa Diallo, coordinatrice du projet Foyer Fama

Selon la coordinatrice du projet Foyer-Fama, Apsa Diallo, « depuis les attaques de Yirgou en 2019 avec le nombre des déplacés qui a tout de suite augmenté, on a senti le besoin de faire quelque chose et nous, on a créé l’association femmes en marche en 2019. Et tout suite, on s’est mis en activité parce qu’il y avait beaucoup de choses à faire », a-t-elle laissé entendre puis d’ajouter : « L’idée de créer le Foyer Fama avec les autres partenaires cuisine sans frontières et ferronniers sans frontières, c’était d’apporter une réponse immédiate, concrète à la problématique des déplacés internes. Et nous voulons nous lancer dans l’idée de sortir de l’assistanat donc pouvoir accueillir les femmes déplacées internes et surtout pouvoir leur offrir une formation qui va leur permettre d’être indépendantes financièrement dans un futur proche ».

Cuisine mobile

Ouvert depuis octobre 2021, le centre compte déjà quatre familles avec une dizaine d’enfants. La capacité d’accueil de ce centre est d’une cinquantaine de personnes. « Nous visons vraiment dans cet accueil, une prise en charge scolaire dans un futur proche mais surtout une formation de base aux métiers manuels que sont la cuisine pour les femmes et le métier de ferronnerie pour les jeunes hommes », a expliqué la coordinatrice du projet Foyer Fama sur le but de ce centre. Pour être accueilli dans le centre, il faut être une femme veuve. « l’objectif ici, c’est la prise en charge des femmes et enfants et les femmes en situation difficile ».

Phyllis Bussinger, représentante cuisine sans frontières

« Nous sommes présents au Burkina Faso pour réaliser ce projet avec les autres partenaires femmes en marche et ferronniers sans frontières. Le foyer pour nous, est un lieu où les femmes peuvent être en sécurité, où les besoins de bases sont ouverts. Nous allons offrir des formations gastronomiques. Elles peuvent préparer des petits repas et avec ces cuisines mobiles, elles peuvent aller dans les quartiers, dans les villes pour vendre et gagner un moyen financier. Le but, c’est d’arriver à l’autonomisation, à l’indépendance économique de ces familles qui sont venues ici », a expliqué la représentante de cuisine sans frontières, Phyllis Bussinger.

Daniel Bäumlin, président de ferronniers sans frontières

Pour le président de ferronnier sans frontières, Daniel Bäumlin, « l’un des plus grands problèmes du Burkina, c’est la formation. Un pays qui ne s’implique pas dans la formation de la jeunesse va perdre. C’est pour cela, on essaye ici de fabriquer des cuisines mobiles, des meubles ». Le président de ferronnier sans frontières initie les jeunes au métier de ferronnier. Avec le fer, plusieurs objets sont fabriqués comme la cuisine mobile qui est un vélo muni d’un four pour permettre aux femmes de commercialiser les mets préparés. Les objets confectionnés en fer par les adolescents seront revendus.

Chaises fabriquées par les adolescents.

Au terme des “une année” , les familles qui ont été accueillies et aptes dans le métier de cuisine bénéficieront d’un accompagnement à travers un kit d’installation. « Cela va leur permettre de commencer une nouvelle vie avec un nouveau métier et une prise en charge avec leurs enfants », a indiqué madame Diallo. « Nous lançons un appel aux autorités locales pour nous accompagner dans ce projet, mais aussi au niveau des autorités du pays pour qu’elles regardent la problématique des déplacés internes comme une réalité. Il faut qu’on prenne ces déplacés internes en charge. Voilà pourquoi, nous apportons notre petite action… », a-t-elle confié.

Dans ce centre, les femmes apprennent également à faire du potager et les enfants, l’élevage. La coordinatrice du projet a remercié les autorités qui ont permis l’implantation de ce projet. Le centre d’accueil est situé à Somgandé et compte accueillir d’autres femmes pour des formations.

 

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