Interconnexion Ghana-Burkina : “on ne peut pas créer d’emplois, créer des investissements sans énergie” , dixit Hafez Ghanem, le vice-président de la banque mondiale

En séjour au Burkina Faso, le vice-président de la banque mondiale pour la Région Afrique a visité le lundi 20 août 2018 le projet d’interconnexion électrique Bolgatanga – Ouagadougou à Zagtouli financé par ladite banque, un des bailleurs de fonds de ce projet. Une cérémonie présidée par le ministre de l’énergie et du Directeur général de la SONABEL, l’occasion a été donnée de montrer l’avancée des travaux aux hôtes et d’exposer les projets futurs.

Palier le problème d’électricité, tel est le souci majeur des responsables de l’électricité. C’est dans cette optique que des financements ont été obtenus pour l’augmentation du débit d’électricité. Après la connexion avec la Côte d’Ivoire, place à celle du Ghana. Cette interconnexion qui relie Bolgatanga (Ghana) et Ouagadougou (Burkina Faso) est longue de 188 km et comprend une ligne électrique de 225 Kv. Grâce à ce projet, la capacité de la production électrique de la SONABEL augmentera de 100 Mw soit 35% de la demande actuelle mais va aussi améliorer l’accès à l’électricité. En effet, l’interconnexion s’inscrit dans la perspective de la construction d’un Marché Régional de l’électricité à travers l’intégration des réseaux électriques ouest-africains. Cette énergie a des avantages tels que « la maîtrise du coût de revient de l’électricité », la réduction de « la subvention consentie par l’État burkinabè pour maintenir les coûts des hydrocarbures à des niveaux soutenables par la SONABEL » puis l’amélioration de la quantité et de la qualité de la production. Par ce projet, 25 localités bénéficient également d’électricité. Ce qui a permis « de raccorder au réseau de 3456 ménages pour 3200 initialement prévus ».

Au cours de cette visite, il a été présenté aux hôtes les différentes lignes de connexion à savoir les pilonnes sur terrain suivis d’une explication théorique du projet ainsi que les différentes opérations effectuées sur le site de Zagtouli. Cette interconnexion fonctionne depuis le 28 juin 2018 avec des résultats satisfaisants.

Fier de cette visite, le vice-président de la banque mondiale pour la Région Afrique, Hafez Ghanem n’a pas manqué de montrer sa satisfaction. « Je voudrais remercier monsieur le ministre pour la visite et pour les explications », déclare- t-il et d’ajouter : « l’énergie est très importante. L’un des objectifs du partenariat entre le Burkina Faso et la banque mondiale, c’est de travailler ensemble pour améliorer l’énergie dans le pays ». Sa fierté de la visite se résume en deux raisons, expose monsieur Ghanem. « La première raison, ce projet va remonter l’offre de l’électricité au Burkina Faso et contribuer directement au développement économique du pays. Deuxième raison, c’est un projet d’intégration régionale, de coopération régionale d’où nous sommes convaincus que pour développer l’Afrique, nous avons besoin d’avoir plus de coopération, plus de complémentarité entre différents pays ». « J’espère voir le jour où cette interconnexion se retrouve partout en Afrique de l’Ouest pour importer l’électricité et exporter celle solaire », souhaite-t-il. Outre l’énergie, le financement de la banque mondiale prend en compte d’autres secteurs tels que la lutte contre la pauvreté, la création d’emplois, d’activité pour les jeunes. C’est pourquoi « on ne peut pas créer d’emplois, créer des investissements sans énergie », poursuit monsieur Ghanem.  « Nous allons continuer à travailler ensemble pour améliorer l’offre au Burkina Faso car nous sommes fiers de notre coopération. Ce projet est un résultat positif et nous allons continuer sur ce chemin et surtout financer les différents projets avec le gouvernement », rassure-t-il.

« Nous remercions la banque mondiale et tous ses partenaires qui nous ont accompagné dans ce projet », lance Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, ministre de l’énergie. « Le Burkina Faso a un déficit énergétique assez énorme ; notre ambition c’est de doubler l‘accessibilité à l’énergie d’ici 2020 et ce projet va nous permettre de diversifier l’accessibilité à l’énergie, permettre d’avoir une énergie à moindre coup. Ce qui permettra à beaucoup de ménages et aux industries d’avoir accès à un KW moins cher mais également permettra à l’État de pouvoir économiser », explique-t-il. Pour lui, « c’est un projet d’intégration régionale. Le Burkina Faso a l’ambition dans les années à venir d’exporter l’énergie solaire car nous avons les potentialités en tant que pays les plus ensoleillés au monde ». Le ministre n’a pas manqué de montrer sa satisfaction pour cette interconnexion qui, selon lui, permettra d’accroitre l’accessibilité en énergie. «Si côté ghanéen les travaux sont finis à tant, cela nous permettra d’aller au-delà de soulager les ménages lors des canicules que nous avons en période d’avril. », ajoute-t-il. Les futurs projets, c’est de doubler l’accès à l’électricité au Burkina Faso d’ici 3 ans mais aussi d’exploiter l’énergie solaire le jour et l’énergie produite par la SONABEL la nuit.

En rappel, monsieur Hafez Ghanem est vice président de la banque mondiale pour la région Afrique depuis le 1er juillet 2018. Par ailleurs, le financement de la banque mondiale pour le compte du Burkina Faso à ce projet est de 8 milliards de francs CFA.

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