Dans le cadre des travaux qui se tiennent à Kaya en ce qui concerne l’atelier de réflexion sur les passerelles de dialogue entre les Forces de défense et de sécurité (FDS), et les médias dans la politique de riposte contre le terrorisme, s’est tenue une conférence sous le thème : « le terrorisme dans la bande sahélo-sahélienne ». C’est dans l’après midi du mercredi 17 juillet 2019 dans la ville de Kaya que s’est tenue cette conférence dont le commissaire de division, Cyrille Sanou est le conférencier.

La bande sahélienne est depuis quelques temps, cible d’attaques terroristes. C’est d’ailleurs pourquoi, journalistes et FDS discutent sur la façon de parfaire afin de venir à bout de ce mal qui sévit les pays concernés. C’est un thème parfaitement maîtrisé par le conférencier qui répond à quelques questions liées au terrorisme qui sévit dans cette zone depuis maintenant quelques années ; qui ? Comment ? Pourquoi ?

La zone sahélienne connait des attaques terroristes depuis l’intervention militaire française en Lybie. Il s’agit de la question la plus simple à répondre. Mais qui sont ces terroristes ? Ce sont des personnes formées en groupe. Il s’agit du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, né du rapprochement de Ansardine Katiba Macina/Akmi dans le Sahara Al-Mourabitoun etc.

Modes d’opérations

Ceci dit, ces groupes terroristes ont leur mode opératoire. En effet, il s’agit entre autres, des attaques contre des casernes, des sites à grandes influences simultanés de plusieurs objectifs, des embuscades, des prises d’otages et des enlèvements. Aussi, peut-on citer les assassinats ciblés, saisie de véhicules et des cadavres piégés. Selon le conférencier du jour, ces terroristes n’arrêtent pas d’innover dans leurs modes d’action malsaine. Dans la plupart des attaques, ils (les terroristes) se déplacent à bord de motocyclistes, de voiture 4X4. Ces attaques terroristes se caractérisent par des violences sur des cibles, des actions d’éclats et à fortes visées médiatiques. D’après l’explication du commissaire de division, ce qui pourrait expliquer ces actes des terroristes est qu’ils ont besoin d’expansion de leurs champs d’action. Autres facteurs justificatifs sont l’incapacité des Etats à pouvoir pleinement surveiller leur superficie, l’absence de l’Etat dans certaines zones, les difficiles conditions socio-économiques, l’importation des Etats à prévenir la lutte contre le terrorisme et surtout les enjeux géostratégiques et géopolitiques de contrôle du sahel par des puissances extérieures à la zone (France, USA, Algérie etc)

Pourquoi les terroristes attaquent t-ils ?

Dans l’optique de pouvoir enrôler davantage des personnes “ignorantes“, ces terroristes tentent souvent d’expliquer leurs actions. En effet, il peut arriver qu’on dise d’eux, des personnes qui s’opposent à une domination culturelle de l’occident. Aussi, ils disent défendre la religion musulmane en faisant du “ Djiad“. C’est ainsi, qu’ils arrivent facilement à embarquer avec eux, des gens qui ne sont pas renseignés (ignorants). « Aussi, ils peuvent arriver à dire aux enfants qu’ils iront travailler à l’extérieur. Cependant, une fois ces derniers embarqués, la destination finale est autre chose », explique le commissaire.

Après cette brillante conférence suivie de questions-réponses, journalistes et FDS ont ensemble élaboré les attentes des médias vis-à-vis des force de l’ordre. Les travaux continuent à Kaya dans l’optique de faire naître entre médias et FDS, une franche collaboration pour une fin commune, qui est la lutte contre le terrorisme.

En rappel, se tient à Kaya un séminaire sous le thème « médias et sécurité ». Il s’agit d’une part pour l’Homme de médias de savoir dans quel sens, en tant que journaliste, il peut lutter contre le terrorisme au Burkina Faso et d’autre part, savoir comment travailler avec les Forces de défense et de sécurité de manière à avoir de bons résultats dans cette lutte qui dure depuis maintenant quatre (04) années au Burkina Faso.

 

Abdoul Latif

Envoyé spécial