“L’armée savait que le RSP n’est pas loyaliste et elle m’a affecté là-bas” , dixit Seydou Soulama soldat de 2e classe

L’interrogatoire des accusés du putsch manqué se poursuit. Le mardi 17 juillet, deux accusés ont comparu à la barre. Il s’agit du Sergent chef Ali Sanou et du Soldat de 2e classe Seydou Soulama. Chacun d’eux, a donné sa version des faits et tous affirment ne point savoir qu’il s’agissait d’un coup d’Etat.

Ali Sanou est poursuivi pour « complicité d’attentat à la sureté de l’État, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation volontaire des biens, incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline ». Parmi toutes ces accusations, il dit reconnaitre les coups car ayant donné un coup de cordelette à une tierce personne, chose qu’il regrette et s’en excuse. Pour lui, il a participé à la patrouille sous l’ordre du Major Eloi Badiel et a reconnu son passage à Zorgho, à Boudry, à BF1 et au studio Abazon. Il a utilisé son arme à balle de caoutchouc à l’hôtel Laico pour « tirer en l’air et disperser des manifestants civils », affirme-t-il. La partie civile attendait de Ali Sanou des témoignages qui lèveront les zones d’ombres de l’audience de Roger Koussoubé. Mais pour Me Prosper Farama, il s’agit de « mensonge », qualification que l’accusé n’a pas apprécié. Une partie de la déclaration parait cohérente mais il y a certaines questions-réponses auxquelles il n’a pas voulu coopérer. Pour l’accusé, « je ne peux pas accuser mon subalterne en tant que hiérarchie supérieur ». En rappel, Ali Sanou purge déjà une peine de 17 ans dans l’attaque de la poudrière de Yimdi.

Le Soldat de 2e classe Seydou Soulama

À la suite du sergent-chef Ali Sanou, c’est au tour du soldat de 2e classe, Seydou Soulama de passer à la barre. Il est poursuivi pour « complicité d’attentat à la sureté de l’État, meurtre, coups et blessures volontaires et dégradation aggravé de biens ». Tout comme son prédécesseur, il n’a pas reconnu les faits mais a demandé au tribunal de prendre en compte ce qu’il dira et non considérer ce qui se trouve dans le procès-verbal. Selon lui, le 16 septembre vers 17h, il a reçu un appel l’invitant à venir au camp Naba Koom II et y passer la nuit. Le lendemain 17 septembre, trois personnes ont été demandées par le sergent-chef, Lahoko Mohamed Zerbo pour des corvées et il en faisait partie. Ils ont reçu l’ordre de ne pas emporter leurs Kalachnikovs qu’ils tenaient. Seydou Soulama était chargé de dégager les barricades. Arrivé à Zorgho, il avait pour mission de surveiller un secteur. Après Zorgho, ils se sont rendus avec le sergent-chef Zerbo au studio Abazon où, il a encore reçu une mission de surveillance. Selon lui, « j’ai seulement exécuté les ordres et c’est ce qu’on m’a appris lors de ma formation », « l’armée savait que le RSP n’est pas loyaliste, c’est un corps rebelle et elle m’a affecté là-bas », poursuit-il. Seydou Soulama est de la promotion de 2012 et recruté au RSP en 2014.

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