les gouvernements malien et burkinabè  veulent  revisiter les pistes de coopération  en vue de faire face à la menace terroriste. Appris par l’AIB, les  Premiers ministres l’ont fait savoir le lundi 02 avril 2018 à l’occasion d’un point de presse.

« Nous avons parlé des questions liées au renforcement de la  coopération bilatérale  entre les deux gouvernements pour faire face à la menace terrorisme», a indiqué le Premier ministre burkinabè Paul Kaba Thiéba.

M.Thiéba et son homologue malien Soumeylou Boubèye Maïga  s’exprimaient  à l’issue d’une visite  de travail au Burkina, placée sous le signe du renforcement des liens de coopération.

Ainsi M.Thiéba a invité les différents ministères sectoriels  à communiquer et à  échangé des informations et des moyens  en vue de coordonner les actions  pour éradiquer la menace  à laquelle les deux  pays font  face.

«Nous avons insisté aussi  sur un aspect important qui concerne  la coopération décentralisée notamment les échanges d’informations entre les gouverneurs des régions», a-t-il précisé.

Pour lui, l’appareil de commandement qui est sur le terrain à savoir le gouverneur, le Haut-commissaire, le préfet   joue un rôle important dans l’action du gouvernement, «car ce sont eux qui sont en contact avec les populations».

«Il  est vital qu’ils puissent se parler entre eux  chaque fois que c’est nécessaire afin que nous puissions avoir des informations utiles et également mutualiser nos moyens pour que les terroristes  ne puissent pas avoir accès à nos territoire respectifs » a-t-il suggéré.

Au-delà du renforcement du dialogue bilatéral, les  deux chefs de gouvernement ont aussi  évoqué la question du développement car soulignent-t-ils, «c’est souvent la désespérance, l’injustice, les frustrations qui exposent souvent les populations à l’emprise des   forces du mal».

« Il est important que nous puissions apporter  de manière concertée un peu plus de mieux être à nos populations de manière à ce qu’elle puisse se développer», a reconnu le chef du gouvernement burkinabè.

Pour lui, il faut  entreprendre des actions de développement transfrontalier pour améliorer leurs conditions de vie en matière de santé, d’éducation et d’infrastructures pour apporter de «la joie de vivre» à nos populations.

Pour cela, les deux Premiers ministres ont émis l’idée de créer une zone économique spéciale  qui ira de la zone de Sikasso au Mali en venant vers Bobo-Dioulasso au Burkina Faso pour remonter vers la zone de Bouaké en Côte d’Ivoire.

«Parce qu’il est  absolument important  d’offrir à nos concitoyens des perspectives d’accès à différentes opportunités économiques et d’épanouissement», a expliqué le premier ministre malien.

Ce  triangle qui chevauche les trois pays (ndlr Burkina, Mali, Côte d’Ivoire)  a-t-il signifié, «sera une sorte de îlot    sur lequel nous pourrons tester  différentes politiques de développement en faveur des populations».

Il s’agira selon Soumeylou Boubèye Maïga  de créer un environnement favorable à ce que les unités industrielles  ou semi-industrielles des différentes activités économiques puissent prospérer dans cette zone.

Il a annoncé  que dans les semaines à venir, il va accueillir son homologue burkinabè à Bamako pour  la matérialisation, soit au plan bilatéral  ou dans un cadre plus élargie  avec la Côte d’Ivoire.

Il y aura a-t-il ajouté, la coopération mixte au niveau des ministères des Affaires étrangères avec l’ensemble des départements concernés pour donner un élan supplémentaire aux relations et pour ne pas laisser tous les efforts être absorbés par la réponse sécuritaire .