Michel Sapin, ancien ministre des Finances, va cumuler les deux postes et devient ministre de l’Économie et des Finances, annonce l’Élysée.
L’Élysée a confirmé la démission du ministre de l’Économie Emmanuel Macron « pour se consacrer entièrement à son mouvement politique ». Emmanuel Macron « a vu le président à 15 heures pour lui remettre en mains propres sa lettre de démission », a détaillé une porte-parole d’En marche !. « Il va reprendre sa liberté pour continuer à construire une nouvelle offre politique », a ajouté la porte-parole.
Son successeur est connu : il s’agit de Michel Sapin, ancien ministre des Finances. Michel Sapin va cumuler les deux postes et devient ministre de l’Économie et des Finances, annonce l’Élysée.
« C’est un coup de bambou » pour le chef de l’État, a regretté un ministre, « un Kinder surprise pour convenance personnelle », a taclé le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis. « Pour François Hollande, c’est un rétrécissement nouveau de sa majorité », se désole un proche du président, quelques mois après la démission de Christiane Taubira. En revanche, pour un autre ministre, proche de François Hollande, « ça clarifie les choses, et les conséquences seront beaucoup plus faibles que s’il l’avait fait il y a quelques mois ».
Selon le député Richard Ferrand, membre du premier cercle d’Emmanuel Macron, cette sortie du gouvernement ne signifie pas nécessairement l’entrée en lice de l’ancien banquier pour 2017. Celle-ci n’interviendra que « si sa démarche convainc, séduit, se traduit dans les sondages, si des intellectuels, des syndicalistes, des élus y adhèrent ». Emmanuel Macron, qui présentera ses propositions en octobre, pourrait-il se présenter contre François Hollande ? « La question est plutôt : est-ce que Hollande pourra être candidat contre Macron, si Macron est candidat ? » répond Richard Ferrand.
Déclarations tapageuses
Un autre proche, le sénateur socialiste Gérard Collomb, a expliqué devant des journalistes la démarche de son protégé : « La voie suivie aujourd’hui qui consiste à dire on va attendre décembre pour savoir si Hollande y va, c’est intenable, car si personne n’est prêt, ce sera la débandade. » Le Premier ministre Manuel Valls semble déjà prêt à revendiquer l’investiture, comme il l’a subtilement laissé apparaître lors d’un meeting de la majorité à Colomiers (Haute-Garonne) lundi soir.
Parmi les ministres les plus appréciés de l’opinion, Emmanuel Macron, 38 ans, multipliait depuis plusieurs mois les provocations, entre le lancement de son mouvement En marche ! et ses déclarations tapageuses. Il y a quelques semaines encore, il avait expliqué, aux côtés de Philippe de Villiers lors d’une visite au Puy du Fou, que « l’honnêteté [l’]oblige[ait] à dire » qu’il n’était « pas socialiste ».
Manuel Valls ne cachait plus non plus son agacement à l’égard de son ministre, qui lui disputait le créneau de la gauche réformiste. L’ultime avertissement était venu de François Hollande lui-même, qui avait dû entamer la traditionnelle interview du 14 Juillet par un énième recadrage, deux jours après un premier meeting parisien du mouvement En marche !, créé en avril.
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