Médiation traditionnelle : Une délégation de l’association Wemb’doogo chez le Premier ministre

 

Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a accordé, ce vendredi 10 novembre 2023, une audience à une délégation de l’association Wemb’doogo qui regroupe l’ensemble des médiateurs traditionnels du Mogho. Cette association a sollicité l’accompagnement du Chef du Gouvernement pour la réussite du forum sur la médiation traditionnelle qui doit se tenir en décembre prochain.

Créée en 2009, l’association Wemb’doogo regroupe l’ensemble des médiateurs traditionnels du Mogho.

En partenariat avec d’autres communautés, elle compte organiser, du 14 au 16 décembre 2023, le forum sur la médiation traditionnelle.

Selon le président de l’association Wemb’doogo, Sandaogo Henri Kaboré, ce forum va concerner toutes les communautés du Burkina Faso.

“Nous sommes les Wembas de la communauté mossi. Il se trouve qu’à Bobo-Dioulasso, ce sont les griots qui font la médiation, à Banfora, ce sont les forgerons qui font la médiation. Dans d’autres localités, ce sont d’autres castes qui sont habilités à faire la médiation traditionnelle. Toutes ces communautés vont se retrouver pour ensemble, pendant les trois jours, discuter et voir comment nous pouvons dégager un mécanisme pour soutenir la résolution des problèmes que vit le Burkina Faso”, a-t-il expliqué, à l’issue de l’audience.

Pour lui, cela va aboutir à la mise en place d’une Fédération nationale des médiateurs traditionnels.

Après avoir expliqué l’origine du Wemba, médiateur traditionnel dans le Mogho, qui remonte au 13e siècle sous le règne du Mogho Naaba Oubri, il a fait savoir qu’aujourd’hui les médiateurs traditionnels sont installés dans 68 villages, répartis dans 6 régions et 10 provinces et ont permis la résolution de plusieurs conflits au Burkina Faso.

Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm a dit son intérêt par rapport à cette initiative de médiation traditionnelle, à condition qu’elle ne soit pas corrompue.

A l’entendre, l’un des grands problèmes au Burkina Faso, est “la passivité et la lâcheté” de certaines sommités, laissant la voie à des personnes de s’exprimer sur certaines thématiques, même si elles n’en ont pas les compétences.

“Les gens sont passifs et parfois lâches. Ils refusent de s’assumer, en n’occupant pas l’espace public, laissant le libre champ à des agitateurs”, a-t-il affirmé.

C’est pourquoi, il a exhorté les membres de l’association Wemb’doogo à travailler à la visibilité de leurs activités.

“On ne vous connaît pas. Je vous invite à participer à la vie de la nation. Malgré ce que vous faites, si on ne vous connaît pas, on ne peut pas vous prendre en compte. Le problème n’est pas de faire quelque chose ou de ne pas faire quelque chose. C’est d’être un leader d’opinion et d’être visible. Vous devez constituer une force visible. Battez-vous pour être une association d’utilité publique, car cela peut vous faire avoir des financements”, a conseillé le Premier ministre.

Par ailleurs, il a encouragé cette association dans son projet d’organiser un forum sur la médiation traditionnelle qui est un aspect que le Gouvernement ambitionne d’exploiter dans ses projets de réformes.

“Nous avons en projet la relecture du statut de la chefferie traditionnelle. Nous pouvons insérer la médiation traditionnelle comme une variable à prendre en compte. De même, au niveau de la relecture de la Constitution, des éléments de la médiation traditionnelle peuvent être pris en compte également”, a soutenu Dr Kyélèm de Tambèla.

DCRP/Primature

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