Promotion du secteur privé : Le Premier ministre marque sa disponibilité pour accompagner les entreprises nationales


Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a reçu en audience, ce mardi 29 août 2023 à Ouagadougou, Bonaventure Traoré, Président du Conseil d’Administration (PCA) de la Société de Transformation de Fruits Tropicaux (STFT), productrice du jus DAFANI. Il a fait part au Premier ministre des ambitions de l’entreprise.

Au cours des échanges, le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a marqué sa disponibilité pour soutenir le secteur privé burkinabè, et partant les entreprises nationales.

« L’essentiel est d’obtenir des résultats concrets. Notre ambition est d’encourager le secteur privé national. L’État n’est pas un investisseur efficace. Nous devons soutenir nos entreprises nationales et “promouvoir l’entrepreneuriat national ” », a-t-il expliqué.

Concernant la fermeture de DAFANI en 2010, en raison d’une crise financière, il a martelé que l’ancien Directeur général de cette entreprise devrait être tenu pour responsable.

« Si ce que vous dites est vrai, alors l’ancien Directeur général devrait être poursuivi. Il semble y avoir eu une infraction frauduleuse quelque part, et cela mériterait des poursuites », a souligné le Premier ministre.

Pour ce qui est des grèves à répétition du personnel de la STFT, il a insisté sur le fait que nul n’est indispensable, car ” l’entreprise a besoin du personnel autant que le personnel a besoin de l’entreprise ».

« Si les travailleurs se syndiquent quotidiennement, c’est parce qu’il y a une entreprise. Il faut éviter le syndicalisme violent. Les individus luttent pour obtenir un emploi, mais une fois employés, ils se comportent comme s’ils étaient rois. Si vous estimez que vous valez plus que ce que vous recevez, libre à vous de faire valoir vos compétences ailleurs », a-t-il exprimé.

Le Premier ministre a également appelé DAFANI à s’agrandir, soulignant qu’il est crucial d’étendre l’entreprise afin de pouvoir répondre à la forte demande nationale et internationale.

Il s’est aussi interrogé sur la différence de prix entre le DAFANI en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.

« Comment se fait-il que le DAFANI coûte moins cher en Côte d’Ivoire qu’au Burkina Faso ? J’ai entendu dire que le DAFANI coûte 1000 FCFA en Côte d’Ivoire, tandis qu’ici il est un peu plus cher ici », a-t-il questionné.

Bonaventure Traoré a rappelé que la STFT est une entreprise au capital de 3 milliards 280 millions de francs CFA, qui emploie 213 employés permanents et 280 saisonniers, situé à Orodara dans le Kénédougou.

« Nous avions initialement 74 actionnaires, parmi lesquels des coopératives, et le plus petit actionnaire possède des parts d’une valeur de 50 000 francs CFA », a indiqué le PCA de la STFT.

Et Bonaventure Traoré de poursuivre : « Dès le départ, nous avons misé sur l’actionnariat populaire. Je suis l’un de ceux qui étaient très enthousiastes à propos de la décision du Gouvernement, dirigé par le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, de lancer l’initiative de l’actionnariat populaire », s’est-il enthousiasmé.

Du reste, il a ajouté qu'”au début, les actionnaires de cette entreprise étaient principalement des acteurs privés, mais par la suite, des personnes morales ont rejoint nos rangs en raison d’une crise financière en 2010″.

“Cela a conduit à une réorganisation de la gouvernance et l’État, via le Fonds de Développement Economique et Social, est devenu actionnaire à hauteur de 19%. Actuellement, deux administrateurs représentent l’État au sein du Conseil d’administration, dont un du ministère en charge du Commerce et un autre du ministère en charge de l’Economie. », a-t-il fait savoir.

« DAFANI a connu des hauts et des bas en raison d’erreurs de gestion qui nous ont coûté près de 2 milliards de francs CFA. Cependant, nous avons su tirer des leçons de ces expériences. Nous avons subi un coup dur, mais nous avons également trouvé les moyens de nous relever et de redresser la situation financière, ce qui nous a permis de continuer à avancer. Aujourd’hui, le traitement en mangues de DAFANI est estimé à 15 000 T par jour. Il est à noter que DAFANI ne produit pas de mangue. 5 500 T de purée de mangue sont produites par jour, ce qui est en deçà de la capacité de production. Un programme d’expansion a été approuvé par le Conseil d’administration, et le financement est en cours de mise en place pour augmenter la capacité de collecte des mangues », a précisé Bonaventure Traoré.

A la question du prix trop élevé du jus DAFANI au Burkina par rapport à la Côte d’Ivoire, le PCA a donné les explications suivantes : « Notre produit, le DAFANI, bénéficie des agréments de la CEDEAO. Au niveau de la Côte d’Ivoire, certaines taxes que nous payons ici ne sont pas appliquées, et vice-versa. Le problème réside également dans la marge. DAFANI vend le litre de jus aux commerçants à 708 francs CFA hors taxe, et nous avons recommandé que le prix de vente indicatif, en tenant compte de la marge du grossiste, ne dépasse pas 1 100 francs. Ce qui n’est pas souvent le cas. En Cote d’Ivoire certains magasins le vendent même à 950 F en comptant sur la quantité à écouler pour espérer un bénéfice ».

Il a par ailleurs noté que même si la STFT se porte bien, elle n’arrive malheureusement pas à répondre à la forte demande.

« Nous reconnaissons que nous ne parvenons pas à satisfaire la demande tant au niveau national qu’à l’étranger, en Côte d’Ivoire et au Mali notamment. Depuis 2019, nous avons renoué avec la rentabilité et distribuons des dividendes depuis trois ans. De plus, nous contribuons avec plus de 2 milliards de francs CFA en impôts annuels et 600 millions de francs CFA en salaires. Cette année, par exemple, nous avons distribué près de 500 millions de franc CFA comme dividende aux actionnaires.
L’entreprise cherche en outre à augmenter sa capacité de production afin de répondre un tant soit peu à la forte demande. Nous avons un plan d’expansion de DAFANI d’ici 2025 », a-t-il souligné.

Et le PCA de mentionner : « Nous envisageons de visiter la Société de Transformation des Fruits et Légumes (STFL) sise à Loumbila. Nous avons élaboré un programme visant à agrandir DAFANI, et nous considérons que la STFL représente une opportunité pour redynamiser encore davantage nos unités de production. C’est pourquoi nous sommes venus discuter avec le Premier ministre, afin d’avoir ses orientations, pour ensuite rentrer en contact avec le ministre de tutelle technique. Etant donné que l’État est le principal actionnaire de la STFL, nous avons jugé nécessaire d’informer le Premier ministre sur les enjeux de ce projet », a-t-il soutenu.

DCRP/Primature

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