Rentrée politique du PITJ : Soumane Touré dénonce “l’ethnicisme” des autorités politiques et religieuses

Le Parti de l’indépendance du travail et de la justice (PITJ) a tenu sa rencontre annuelle avec les hommes de médias. Cet échange avait pour but de faire part du centenaire de la haute volta devenu Burkina Faso et de revenir sur le rôle joué par les autorités religieuses et coutumières dans la déstabilisation du pouvoir du pays.

La rencontre du Parti de l’indépendance du travail et de la justice (PITJ) est relative à sa rentrée politique. Considéré comme un vieux parti, monsieur Soumane Touré déclare qu’ «en dehors de notre parti, il n’y a pas d’autre parti. Il n’y a que des comités électoraux ou des groupements d’intérêt économique ». Il est revenu sur la commémoration du centenaire de la Haute Volta, colonie créée le 1er mars 1919 actuel Burkina Faso, et a invité le peuple à faire le bilan des cent ans d’existence du pays. Comme thème de la célébration, le PITJ propose « la Haute- Volta Burkina Faso, cent ans d’existence, quel avenir ? la Haute –Volta Burkina Faso, quatre républiques, quelle cinquième république ? ». Il interpelle le peuple à s’inviter au débat du centenaire plutôt que de se distraire autour des échéances électorales de 2020.

Après un rappel historique sur la création de la colonie de la Haute –Volta et des différents problèmes que cette colonie à traverser, le PITJ a relevé une grande difficulté que le pays fait face depuis son indépendance jusqu’à ce jour. Pour lui, l’impérialisme français a installé des chefs fantoches comme nous pouvons le constater dans la chefferie traditionnelle composée de descendants de collaborateurs. Le parti fustige ainsi le regroupement de la chefferie moagha de Ouagadougou que monsieur Touré qualifie de « forces obscures et rétrogrades du centre » connues sous le nom des autorités religieuses et coutumières. Selon le PITJ, ces-dites forces « sont à la base de l’instabilité politique chronique, à l’origine de tous les changements anticonstitutionnels intervenus dans notre pays ».

Soumane Touré a expliqué que le tout premier coup d’état a commencé avec le Mogho Naaba qui voulait installer une monarchie constitutionnelle, mais qui fut un échec. Il a insinué qu’à force de vouloir réaliser ce projet, la chefferie s’est donc tournée vers les forces de défense et de sécurité pour satisfaire leur « fond ethnicisme ». Il a dénoncé cet ethnicisme du pouvoir d’Etat qui est remarquable depuis la chute de Blaise Compaoré jusqu’à la prise du pouvoir par le MPP. Egalement, il a accusé les autorités coutumières et religieuses d’être « les fossoyeurs de l’unité nationale sur la base de l’ethnicisme en œuvrant pour imposer au reste du peuple l’ethnie moagha du centre » et « d’avoir infiltré l’armée puis les forces de défense et de sécurité pour assouvir leurs sombres desseins antinationaux ».

Ainsi, le PITJ accuse ces autorités religieuses et coutumières d’être responsables des différents coups d’Etat perpétrés au Burkina dans le seul but d’écarter tous les autres ethnies. “Ils doivent répondre de leurs actes devant les tribunaux” , a-t-il affirmé avant de les inviter à affronter cette justice. Concernant le jugement du Général Gilbert Diendéré, le PITJ s’est dit satisfait qu’un vrai procès politique puisse se dérouler dans le pays afin de punir tout crime politique. Ce procès est celui de l’armée qui s’est laissée manipuler par les forces obscures et rétrogrades mais aussi des organisations de la société civile (OSC). Concernant sa candidature pour les élections de 2020, il a justifié  en ces termes « nous sommes en désobéissance civile. Tant qu’il n’y aura pas de rétablissement de la normalité constitutionnelle, nous ne prendrons part à aucune élection »

Pour clore ses propos, il a invité le peuple burkinabè à opérer une véritable révolution culturelle, à changer les mentalités pour entreprendre une refondation de la république et une refondation de leur démocratie pour construire l’unité nationale.

 

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