La Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) a convié les Hommes de médias à une conférence de presse dans l’après-midi de ce mercredi 13 septembre 2023 en son siège à Ouagadougou. Objectif, donner des éclaircissements sur le réaménagement des tarifs de l’électricité qui entrera en vigueur à partir du 1er Octobre 2023. La conférence a été animée par le Directeur Général de la SONABEL himself.

Non! il n’y a pas d’augmentation du coût de l’électricité au Burkina Faso. Les nouveaux tarifs ne concernent pas les ménages. Le tarif reste également le même pour les industriels. Le seul changement concerne les clients dits spéciaux d’où sont citées que les banques, les assurances, les téléphonies de télécommunication, les ambassades, les institutions internationales et les industries du tabac. Et là encore, ce ne sont pas les coûts qui augmentent. Il s’agit plutôt d’une coupure de la subvention de l’Etat. En effet, l’Etat burkinabè subventionne l’énergie pour les clients. Et tout abonné de la société d’électricité bénéficie de la subvention de l’Etat.

Pour la petite histoire, une étude tarifaire a été menée en 2004 et indiquait qu’il fallait pour la SONABEL, revoir à la hausse les tarifs de l’électricité. “L’étude précisait qu’il fallait procéder à une augmentation de 10,7% en 2004, de 12% en 2007 et de 12,25% en 2008. C’était des augmentations qui étaient nécessaires pour permettre de garder l’équilibre de la SONABEL. Mais, en lieu et place de ces trois augmentations tarifaires, l’Etat burkinabè a décidé de porter sur lui une partie de ce manque à gagner. L’Etat a préféré en 2006, une augmentation de 12,6% et a décidé d’octroyer des subventions à la SONABEL pour pouvoir supporter le manque à gagner. C’est ainsi que depuis 2006, l’Etat burkinabè consent de subvention à la SONABEL“, a déclaré le Directeur général de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo. A cet effet, l’Etat a pendant toutes ces années ( 2006 à 2022), accordé à la SONABEL 440 milliards FCFA au titre de la subvention. Aujourd’hui, le contexte est différent. “Quand le contexte change, la stratégie s’adapte“, foi du DG de la SONABEL. C’est pourquoi, en tant que Directeur général de la société nationale d’électricité, il salue cette mesure. M. Ouédraogo estime que la mesure a même tardé avant d’être prise parce que vu le contexte du pays, l’Etat ne peut plus subventionner tout le monde. C’est fort de ce constat que les clients spéciaux ne bénéficieront plus de la subvention de l’Etat.

Les clients spéciaux ont été bien choisis. Eux, sont en mesure d’honorer leur consommation sans l’assistance du contribuable burkinabè. Ils ne s’en plaindront pas en raison de cette capacité financière qu’ils ont de fonctionner sans l’aide de l’Etat du Burkina. Rien qu’en 2022, l’Etat a dépensé 72 milliards FCFA pour subventionner la production de l’électricité par la SONABEL. C’est au total 112 milliards FCFA qui ont été dépensés par l’Etat pour la subvention de l’électricité pour ces trois dernières années. Le réaménagement est donc opportun, selon le DG de la SONABEL. La subvention ayant un ordre social, il y a une catégorie de clients pour lesquels cette subvention n’est pas nécessaire. “C’est donc une mesure qui vient corriger une distorsion de longue date. Le pays ayant beaucoup d’autres priorités, il est important d’utiliser la subvention des “gros clients” pour réaffecter dans d’autres activités.

La Société burkinabè d’électricité invite par ailleurs ceux-ci à consommer l’électricité dans la journée que dans la nuit. Ce, en raison de la présence de l’énergie solaire dans la journée. Cela permettra d’utiliser l’énergie solaire au maximum. D’ailleurs, la tarification était de sorte que dans la soirée, l’électricité coûte moins chère que dans la journée. Ce fait a poussé certains industriels à travailler la nuit dans l’effet de payer moins. Une solution a été trouvée. La nuit, l’électricité coutera chère. Il faut préciser que cette mesure ne touche également pas les ménages. “La nuit, le solaire n’existe pas. Nous sommes obligés d’utiliser nos centrales thermiques et les importations pour satisfaire nos demandes. L’avantage qu’on a en plus de réduire nos consommations thermiques, c’est que nous allons profiter de l’énergie solaire“, a expliqué Souleymane Ouédraogo. Il a rappelé qu’à la fin de cette année, le Burkina va cumuler une puissance solaire de 100 Mégawatt. Et en fin décembre 2024, le pays va avoir 250 Mégawatt solaire. Il faut donc inciter la consommation pendant la journée.

Ces deux mesures adoptées par le conseil des ministres, permettent d’optimiser les performances de la SONABEL et à l’Etat de faire des économies. “En dépensant moins dans la subvention, l’Etat pourra conserver des ressources pour interviendront dans d’autres secteurs tous aussi importants que le secteur de l’énergie“, a conclu Souleymane Ouédraogo qui considère ces mesures salutaire et bénéfique pour le Burkina Faso.