Travailleurs des filiales de Pan African Burkina Ltd: “ Nous ne méritons pas ça!”

Les travailleurs et travailleuses des filiales Pan African Tambao SA et Pan African minerals Burkina Sarl, ont exprimé leur ras-le-bol par rapport au climat délétère qui s’est installé entre l’Etat et son partenaire PAN African Burkina Ltd. Devant, la presse ils ont dénoncé l’attitude du gouvernement tout en l’interpellant sur le risque de la survenue d’un drame économique et social, si toutefois cette situation de statut quo perdurait.

Le bras de fer entre l’Etat burkinabè et la société PAN African Burkina affecte énormément les travailleurs de la société qui se trouvent actuellement en situation de chômage et pire il attentent toujours de percevoir leurs indemnités de licenciemment. A bout de souffle et ulcérés à cause d’une situation qui a commencé sous la transition et qui perdure jusqu’à ce jour. “ En effet nous avons assisté sous la transition, précisément le 15 janvier 2015, à la suspension des activités d’exportations du minerai de manganèse… il s’en est suivi deux autres suspensions”, a expliqué le représentant des travailleurs Salifou KASSIA.

Cette série de suspensions a causé  les chômages techniques ou partiels et par la suite des licenciments du personnel. Cependant, le gouvernement de la transition avait lâché du lest en autorisant par une lettre en date du 18 décembre 2015 la reprise de toutes les activités. Ainsi, la société a mis en place un dispostif opérationnel afin d’écouler le minerai déjà stocké afin d’honorer les frais qu’elle doit aux employés. “ Malheureusement le ministre actuel en charge des mines a brisé cet élan en refusant d’envoyer son représentant pour assister à la pesée du minerai, empêchant ainsi la réalisation de l’opréation”, s’emporte le représentant Kassia.

Vraisemblablement, le gouvernement actuel ne semble pas se préoccuper du sort de ces travailleurs puisque ni le premier ministre ni le président du Faso n’ont daigné répondre aux lettres que les employés de Pan African leur ont envoyé.

Dépités et conscients que les autorités ne s’intéressent pas à leur situation, ces derniers ne mâchent plus leurs mots. Sur les banderoles affichées dans la salle de conférence du centre d’éducation ouvrière de Ouagadougou, on pouvait lire “avant nous 19 millions de tonnes de minerais, tambao aujourd’hui 107 millions de tonnes”,” SVP n’oubliez pas que nos familles souffrent depuis maintenant 2 ans”, “entendez notre cri de coeur, permettez nous d’entrer dans nos droits”. En plus de ces mots marquant, Salifou Kassia, finit par lancer “ nous ne méritons pas ça”. Il s’explique “ c’est notre travail qui a fait augmenter les réserves de minerais,.. on a quitté ouaga à 1 ou 2h du matin pour raison de service… on a décoré les gens mais lequel ici a eu décoration”.

Prenant l’opinion nationale et internationale à témoin, ces employés se réservent donc le droit de se constituer en victimes collatérales de toute décision malheureuse que pourra prendre le gouvernement et demandent à être dédommagés en tant que telles. Ils s’insurgent aussi contre toute volonté de liquider leur outil de travail tout en dénonçant un acharnement sans fondement sur leur employeur et une prise en otage du paiement de leurs droits de licenciement.

Tout en espérant que cette situation soit résolue,  ceux-ci sont prêts à se servir de tous les outils juridiques nécessaires si rien n’est fait.

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