Affaire Norbert Zongo : oui ou non François Compaoré sera-t-il extradé?

Le 19 décembre dernier, Me Paul Kéré donnait son point de vue sur la demande d’extradition de sieur François Compaoré pour répondre des faits qui lui sont reprochés  dans les colonnes du journal Le Pays. Selon lui, l’impétrant ne sera pas extradé. Sitôt après cette sortie de Me Kéré, Me Yves Kinda répond. Ce dernier a démonté l’argumentaire fait par son précédent et confirme que François Compaoré sera extradé.

Pour Me Paul Kéré l’existence de la peine de mort dans l’arsenal juridique du Burkina est un obstacle dirimant à l’extradition de François Compaoré. C’est en gros, l’argument principal évoqué par Me Kéré, qui empêcherait qu’on extrade le frère cadet du président déchu Blaise Compaoré. Cependant à en croire Me Yves Kinda, faisant un regard croisé sur la jurisprudence comparée en France, laisse penser que cet obstacle n’est pas si infranchissable que ça.

S’il reconnait qu’il existe des cas de jurisprudence ou le cas qui attend le condamné, a conduit les chambres d’instructions à conclure à la contrariété à l’ordre public français, Me Kinda laisse entendre que dans le cas pratique, c’est au vu des assurances qui sont données par l’Etat étranger que les jugent français décideront de l’extradition.

Dans ce sens, il invite Me Kéré à relativiser surtout que le Burkina Faso a régulièrement voté et appliqué plusieurs moratoires sur les exécutions en vue de l’abolition de la peine de mort. Il indique également que l’existence de la peine de mort au Burkina Faso est de nos jours, de pure forme et la nouvelle Constitution bientôt soumise à referendum, envisage sa suppression pure et simple.

D’après Me Kinda, l’évocation de l’existence de la peine de mort dans l’arsenal juridique au Burkina, n’est qu’un épouvantail agité pour des fins de manipulation du vulgum pecus. En plus il indique que le rôle d’un juge extraditionnel n’est ni d’examiner la réalité des faits ni le sérieux de leur imputabilité à la personne réclamée ni à fortiori la culpabilité de cette dernière. Ceci impute au juge national, martèle-t-il.

En tout état de cause, le résultat de l’affaire d’extradition de François Compaoré, frère cadet du président déchu, Blaise Compaoré, sera à l’image des relations de coopération que veulent bâtir les autorités françaises avec leurs homologues burkinabè, conclut-il.

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