Force du G5 Sahel: Un projet mort né?

Le financement de la Force commune du G5 Sahel sera bientôt bouclé a déclaré le ministre en charge des Affaires étrangères, Alpha Barry le 19 décembre 2017 au cours d’un point de presse. En effet, la rencontre des ministres des Affaires étrangères, des 5 pays africains concernés, la semaine dernière, a permis d’échanger sur l’opérationnalisation de cette Force.

Cinq pays d’Afrique sont concernés par cette Force commune du G5 Sahel. Il s’agit du Mali, du Tchad, de la Mauritanie, du Niger et bien entendu du Burkina Faso. La rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays concernés, suivie de la partie des chefs d’Etats à Paris, a permis de discuter de façon plus concrète du financement de la Force du G5 Sahel.

Ainsi, selon le Chef de la diplomatie burkinabè, le financement de sa première année est bouclée. Les pays donateurs sont l’Arabie Saoudite qui compte financer 100 millions d’Euros, les Émirats Arabes Unis 30 millions d’euros, l’Allemagne 10 millions d’euros, et 5 millions d’euros pour les Pays Bas. La France, les Etats Unis, etc, ont eux aussi promis leurs participations financières à la mise en œuvre de la Force commune.

Pour la première année, le budget de fonctionnement du G5 Sahel est estimé à 423 millions d’euros. Ce budget devra être cadré par les chefs d’Etats Majors généraux des 5 pays du G5 Sahel et géré par le Secrétariat du G5 Sahel.

Avec trois hypothèses, vous comprendrez mon pessimisme quant à la pérennisation de la Force. Si le fonctionnement d’une année de la Force, nécessite près de 500 millions d’euros, (327 milliards de francs CFA), il y a de quoi s’inquiéter car le montant est pour du moins colossal. En effet, il y a qu’à revoir le temps même qui a permis au cinq pays du G5 Sahel, pour mobiliser la somme. Le lobbying que les 5 pays ont déployé avant d’avoir des propositions concrètes, donnent froid dans le dos. Comment sera la deuxième phase, c’est-à-dire, la deuxième année ? Plus compliquée.

Si, pour une raison ou pour une autre, un des pays désiste à donner sa contribution, parce qu’on ne doit pas non plus perdre de vue le fait que chaque pays vise son intérêt, la Force est « mouertté » comme le dise les mexicains. Le troisième si problématique concerne même la gestion de ce fonds. Le pays entre les 5 qui a le plus contribué financièrement, a en croire quelques indiscrétions, doit piloter les opérations c’est-à-dire être le chef d’Etat Major des chefs d’Etats Major généraux. Si c’est le cas, quoi dire du pays qui vient avec plus d’hommes ? Autant de frustrations qui peuvent naitre si on n’y prend garde. Au demeurant, il faut noter que cette Force du G5 Sahel est plus que nécessaire mais encore faut-il en avoir les moyens de la pérenniser et de pouvoir la financer sans une aide étrangère. Comme le disait Amadou Koné: « C’est bon de vouloir moucher le chameau, encore faut-il atteindre son nez ».

 

 

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