Ce jeudi 25 août 2022, les associations de défense des intérêts des consommateurs du Faso ont animé une conférence de presse à Ouagadougou. Il s’est agi de dénoncer l’augmentation des prix des hydrocarbures au Burkina Faso et de lancer une mobilisation générale de la population contre cette augmentation.

Les associations pour la défense des consommateurs que sont l’Association des consommateurs du Burkina (ACB), la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB), l’Organisation des consommateurs du Burkina (OCB), le Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF) et le Vigi consommateurs (VC) se sont réunies pour défendre les intérêts des consommateurs face à l’augmentation du prix des hydrocarbures.

Pour l’année 2022, le prix des hydrocarbures a connu des augmentations en espace de sep (07) mois avec un cumul de 135F soit une inflation de 18%. « Nous tenons à dénoncer avec la plus grande fermeté, cette démarche cavalière et outrancière du gouvernement qui, par deux fois, en sept mois de gestion du pouvoir, n’a jamais daigné requérir, après vérification, l’avis de tous les acteurs de la chaîne de production, de commercialisation et de consommation », a laissé entendre Ousséni Ouédraogo, secrétaire général par intérim de la Ligue des consommateurs.

Contrairement aux raisons avancées par le gouvernement, le prix du baril qui était de 113 dollars en mai 2022, a connu une baisse de 92 dollars. Et pour monsieur Ouédraogo, « l’augmentation des prix des hydrocarbures est insoutenable et intenable pour le consommateur. Le contribuable est appelé à saigner, trois fois, sur chaque litre de carburant. Cette énième augmentation est l’augmentation de trop pour le consommateur. Nous ne l’acceptons pas ». Cette augmentation de 16 à 18% crée une augmentation moyenne de 40% sur les produits de grande consommation. C’est pourquoi, l’association lance un appel à la population pour faire barrage à cette mesure à travers un sit-in le lundi 29 août 2022 dans l’enceinte et la devanture du Ministère en charge du Commerce.

Pour Adama Bayala, Président du Réseau national des consommateurs du Burkina Faso, « il s’agit d’un appel à une mobilisation générale contre l’augmentation cavalière et outrancière des prix des hydrocarbures de notre pays. Si nous ne faisons rien, la spirale de l’inflation va monter et malheureusement, c’est le consommateur qui paie le plus cher, le prix fort », a-t-il confié. Il invite donc l’ensemble de la population à répondre présent au sit-in du lundi. Dans les autres pays, des baisses ont été constatées face à la diminution du prix du Baril comme en Côte d’Ivoire, au Mali, au Togo. « C’est une question de choix stratégique, de volonté. Les nôtres ne pensent pas à nous », a-t-il déploré puis d’ajouter : « On ne peut plus tenir les Burkinabè, les consommateurs, comme on les tenait hier. C’est l’augmentation de trop. Derrière le sit-in, nous allons employer tous les moyens qui sont les nôtres autorisés par le cadre réglementaire, pour les faire reculer ».

Cette augmentation n’est pas explicable vu l’augmentation des salaires du gouvernement de 145% et le versement de primes trimestrielles de deux (02) millions de l’Assemblée législative de transition. Par ailleurs, l’audit demandé sur la SONABHY n’a pas été fait, ni le point de l’augmentation des 100F. « La vérité est tout autre sauf ce que le gouvernement a dit. Malheureusement, nous avons eu l’opportunité d’avoir des ambassadeurs issus d’autres structures qui sont devenus des ministres qui, malheureusement, ne tiennent plus le même langage pour la protection des droits des consommateurs. Nous ne pouvons que marquer notre désapprobation, notre inquiétude vis-à-vis de la situation de la  gouvernance transitoire en la matière pour ce qui concerne la protection des droits des consommateurs », a fait comprendre Ousséni Ouédraogo.