Bobo-Dioulasso : Le village artisanal ouvre ses portes aux exposants culturels à l’occasion de la SNC

 

Dans l’après-midi de ce dimanche 30 avril 2023, s’est ouvert à l’occasion de la Semaine nationale de la culture ( SNC), le village artisanal des communautés et de la galerie de la gastronomie africaine à Bobo-Dioulasso.  Il s’agit d’un espace de vernissage, de joutes oratoires de parents à plaisanterie, d’une animation podium, de vente de mets locaux mais aussi et surtout un marché traditionnel.

Dans toute la galerie au programme de cette activité, la plus grandiose est  le marché traditionnel des différentes communautés présentes sur le site. En effet, différentes ethnies sont venues exposer leur culture, leur tradition au nom de la diversité culturelle que prône la 20e édition de la SNC. La culture burkinabè est riche de part sa diversité. C’est un socle sur lequel le pays veut s’appuyer pour promouvoir le vivre ensemble et l’unité nationale. C’est ce qui justifie la pertinence de la présence de plusieurs ethnies au village artisanal. Entre autres, l’on observe les expositions des communautés Sambla, des Birifores, des Lobis, des Pougoulis, des peulhs, des Bwaba, des Dioula, des mossi, la communauté Guinéenne, Malienne, Ghanéenne, Ivoirienne.

Ce sont des expositions riches en histoire et en tradition. La communauté Sambla est venue exposer des œuvres d’arts vieilles pour certaines, de 102 ans et 82 ans pour d’autres. Quant à la communauté Pougouli, elle a mis l’accent sur la tradition et la culture de l’ethnie. Cette communauté n’a plus rien à  prouver. En effet, c’est la seule communauté qui a réussi la prouesse de remporter le meilleur prix de la SNC trois fois d’affilée en 1983, 1984 et 1986. Aujourd’hui, la communauté Pougouli participe juste pour la forme et ne prend pas part à la compétition car elle l’a remportée à trois reprises et cela, de façon consécutive dans la danse traditionnelle adulte.

Selon les textes de la SNC, quand une communauté remporte un prix trois fois d’affilée, elle devient l’artiste du peuple et ne participe plus à la compétition. Depuis quarante ans, c’est la communauté Pougouli qui est arrivée à ce niveau. Les noms de famille comme Malo, Walaï, Zingué, Soma sont des Pougouli et on peut les trouver dans le Sud-Ouest et dans les Hauts Bassins.

Oumar M.Da communauté Birifor

Oumar M.Da est venu présenter la culture Birifor à cette 20e édition de la SNC. Cependant, il déplore le désintéressement des visiteurs qu’il ne trouve pas curieux. « Les gens viennent regarder, apprécient la beauté et continuent leur chemin. Ils ne pose pas assez de questions pour comprendre le sens de nos objets qui sont riches », regrette t-il. Séance tenante, il indexe une gourde en expliquant son rôle dans la tradition. Une gourde pouvant contenir moins d’un litre d’eau, mais qui peut abreuver plus de mille personnes dans une forêt. « C’est mystique et ça ne s’explique pas. Ce sont des secrets de la nature », soutient monsieur Da. Aussi, il montre un tabouret et ses vertus. Quand une femme ne fait que des enfants filles et qu’elle veut avoir un garçon, on lui fait asseoir sur ce tabouret et la prochaine grossesse résultera d’un garçon.

La culture burkinabè est riche. Et l’exposition sur le site au village artisanal, mérite plus d’engouement qu’elle en fait objet. Les visiteurs semblent plus intéressés à la gastronomie qu’à l’exposition des œuvres d’art. Il serait important de trouver une formule afin que les visiteurs s’intéressent plus aux œuvres exposées au lieu de la gastronomie. Qui donc trouvera cette formule magique ?

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