La coalition syndicale a tenu mercredi une conférence de presse à Ouagadougou. L’occasion a été donnée aux premiers responsables, de revenir sur les salaires suspendus chez certains et coupés chez d’autres, sans oublier d’analyser l’actualité concernant la pandémie à coronavirus.

L’application de l’IUTS (impôt unique sur les traitements et salaires) fait couler beaucoup d’ancres dans l’actualité nationale burkinabè. C’est l’un des sujets du point de presse de ce mercredi 22 avril 2020. La coalition des syndicats engagée dans la lutte contre le pouvoir d’achat pour les libertés et pour la bonne gouvernance, dans son rôle de défendre les intérêts du travailleur, qualifie cet acte “d’attaque contre les droits du travailleur“.

C’est dans ce sens que Bassolma Bazié, porte-parole de la coalition et secrétaire général confédéral de la CGT-B, a déclaré que « le pouvoir a choisi primo, d’ignorer la coalition et secundo de s’affranchir délibérément de la loi pour recourir à une répression sauvage des travailleurs. » En ce qui concerne les coupures et suspensions des salaires  pour fait de grève, le porte-parole dévoile que « ces suspensions de salaires ont été opérées en violation flagrante des textes notamment de la loi 081 et de l’arrêté 2013 -195/MEF/MFPTSS du 30 mai 2013 portant procédure de traitement et modalité de liquidation des retenues pour faits de grève, ainsi que des conventions internationales ratifiées par le Burkina Faso » et d’ajouter : « en tout état de cause, sauf à démontrer davantage le cynisme du gouvernement, la grève du 16 au 20 mars ne pouvait donner lieu à des coupures de salaires chez les enseignants en classe », d’autant que les écoles étaient fermées. La réalité est que les travailleurs les plus touchés sont ceux du ministère de l’enseignement national, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN, dont 739 agents) et ceux du ministère de l’économie, des finances et du développement (MINIFIED). Bassolma Bazié rassure que la coalition syndicale œuvrera à ce que les “coupures et suspensions illégales s’arrêtent et les sommes déjà coupées soient restituées aux travailleurs“. Il faut aussi noter que trois (03) personnes ont été licenciées.

En vue de venir en aide à leurs camarades en difficultés, un appel à solidarité avait été lancé. A cet effet, un montant de 53 369 825 FCFA a permis “d’apporter un appui financier à 756 travailleurs victimes de la répression“. C’est une occasion de remercier l’ensemble des camarades et toutes les entités socioprofessionnelles et politiques.

Par rapport à la gestion de la pandémie du coronavirus, le secrétaire général confédéral de la CGT-B dénonce le gouvernement. Selon lui, cette pandémie est pour certains, un champ de cacao et pour d’autres une forêt de refuge où ils se cachent pour s’en prendre aux mouvements démocratiques dont le mouvement syndical, espérant naïvement venir à bout de sa détermination. « A cet effet, les valeurs de solidarité de notre peuple sont utilisées pour pressurer les masses laborieuses », a-t-il soutenu.