Déplacé interne : Noufou Nacanabo, résilient face à la situation sécuritaire

 

Noufou Nacanabo, ressortissant du département de Barga est un déplacé interne vivant à Ouahigouya. Exerçant le métier de coiffeur et celui de comédien par passion, il a été reçu le lundi 3 juillet 2023 dans les locaux de votre quotidien en ligne Faso-actu.net. Ce passionné de la comédie est resté résilient face à la situation sécuritaire.

C’est en 2007 que Noufou Nacanabo a décidé de se lancer dans la comédie. Par la suite, il s’est aussi intéressé au théâtre qu’il faisait à Barga, un département situé dans la commune de Ouahigouya. Avec la crise sécuritaire, le jeune Noufou ne pouvait plus exercer sa passion. De plus, le département de Barga a été vidé de sa population qui a trouvé refuge dans d’autres villes du Burkina Faso. Ce déplacement spontané a eu un impact sur son activité.

« Je suis un passionné de la comédie mais je me suis aussi intéressé au théâtre qu’on exécutait dans les centres de santé de Barga et dans d’autres départements pour égayer les populations mais aussi pour les sensibiliser. Des responsables d’un projet en visite à Barga ont vu notre théâtre lors d’une prestation au centre de santé et ont décidé de nous soutenir. Par leur biais, nous faisions des prestations théâtrales à Barga, koumbri, kaïn, Bidi, Keke, Thiou, Titao. Au début, tout allait bien. Mais avec l’arrivée du terrorisme, tout cela a pris fin. On ne pouvait plus avoir accès aux autres départements. Le peu qu’on gagnait a été stoppé. Jusqu’à présent, c’est très compliqué pour nous car on ne peut plus exercer notre passion », a laissé entendre avec tristesse le jeune Nacanabo.

Déplacé interne résidant maintenant dans la ville de Ouahigouya, Noufou Nacanabo essaie bien que mal de pratiquer sa passion même s’il ne peut plus faire des tournées dans les villages. « Malgré notre déplacement, j’exerce toujours ma passion bien que ça soit un peu compliqué. Comme je ne peux plus me déplacer dans les départements voisins, je filme des petites séquences que je poste après sur ma page Facebook », a-t-il expliqué. Ne disposant pas de moyens, cette activité est très difficile à pratiquer. « Nous faisons le théâtre sans aucun revenu. C’est pourquoi, nous sollicitons un accompagnement financier de la part des bonnes volontés pour nous permettre de progresser dans notre activité. Comme nous ne disposons pas de caméra, nous filmons avec le téléphone », a-t-il exposé comme difficultés rencontrées.

Concernant la situation sécuritaire du côté de Ouahigouya, il n’a pas manqué de féliciter les nouvelles autorités. « Maintenant, il y a un petit changement. Avant, nous vivions dans la peur malgré notre déplacement mais maintenant, nous sommes plus sereins. Nous voyons qu’il y a eu un petit changement. S’il y a la sécurité, nous pourrons mener aisément nos activités », s’est-il exprimé puis d’ajouter : « Nous demandons à Dieu de donner la force à nos autorités pour que les habitants qui se sont déplacés puissent repartir chez eux. Avant, nous pratiquions l’agriculture mais maintenant, c’est compliqué. Nous demandons à Dieu de fortifier le chef de l’Etat afin qu’il puisse sécuriser le pays et nous sauver des mains de l’ennemi. Nous sommes toujours dans la désolation car nous sommes hors de notre village, ce qui impacte négativement notre travail ».

Avec le nombre croissant des déplacés, leur prise en charge reste toujours difficile. « Tous les déplacés ne bénéficient pas d’aide. Aujourd’hui, il y a un manque d’aide et c’est très difficile pour nous de nous nourrir. Nous souffrons. De nombreux déplacés se débrouillent avec des petites activités pour pouvoir survivre. Nous demandons aux autorités de nous aider. Il faut louer une maison et payer la location, nourrir sa famille et c’est très difficile », s’est-il confié.

Ceci est le cri de cœur du jeune Noufou Nacanabo qui ne souhaite qu’une seule chose, c’est de repartir dans son village pour la reprise de ses activités de comédien. Néanmoins, il n’a pas manqué de lancer un appel auprès des personnes de bonnes volontés pour lui permettre de vivre sa passion en attendant le retour dans son village. Comme lui, beaucoup d’autres déplacés internes espèrent aussi le retour définitif dans leur village pour la reprise de leurs activités qui étaient leur principale source de revenus.

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