Incendie de camions sur l’axe Dori-Kaya : les 55 camions sont toujours à Dori, selon le président du SYNACP

 

Des individus armés non identifiés ont incendié, jeudi 08 décembre 2022, plusieurs camions d’un convoi tombé dans une embuscade sur l’axe Dori-Kaya. Des rumeurs ont affirmé que certains camions qui n’étaient pas désignés, se sont permis de suivre le convoi et ont subi cette attaque. Pour plus de précisions sur cette information, nous avons rencontré le président national du Syndicat national des chauffeurs professionnels (SYNACP), Jacques Francis Ilboudo.

Nous avons été interpellés par nos chauffeurs qui étaient du convoi attaqué. Ils ont appris à travers les réseaux sociaux et certaines presses, que des camions qui n’étaient pas du convoi se sont permis de suivre et ont été attaqués. Ça c’est faux et archi-faux” , a lancé le président du SYNACP.

Il a fait savoir que 54 camions ont quitté ESAKANE pour Dori. A l’entrée de Dori, la Police municipale avait mis une barrière et le commandant de la Police municipale qui est toujours en service dans cette localité, était avec un agent de la Brigade anti-criminalité (BAC) et un sapeur-pompier. Alors, ils ont escorté les 54 camions jusqu’à la gare routière de Dori. A ce niveau, un autre camion a rejoint le groupe qui forme désormais 55 camions.

Après avoir garé tous les camions, le commandant de la Police municipale a dit de faire une pause parce qu’il sentait que la suite du chemin était menacée, tout en précisant que celui qui veut, peut poursuivre son chemin à ses risques et périls. C’est en ce moment que le commandant sera interpellé  par l’un des chauffeurs qui n’était pas d’accord avec ses propos. Comment pouvez-vous dire que celui qui veut, peut poursuivre son chemin à ses risques et périls alors que vous venez de dire qu’une pause est nécessaire parce que la suite de la route est risquée pour l’instant ?” , a expliqué monsieur Ilboudo.

Il a tenu à informer l’opinion nationale que les 55 camions sont toujours à Dori. “Aucun des camions n’a bougé après le convoi. Tous les 55 camions sont toujours garés à Dori. Ceux qui veulent une précision peuvent contacter le commandant de la Police municipale“, a-t-il soutenu et de préciser que “le convoi officiel est parti avec 400 à 500 camions et a été attaquée vers les 18h30 – 19h. J’ai ces informations car j’avais des militants et des membres du bureau dans ce convoi. Quand ils ont été attaqués, c’était vraiment la débandade” .

Il a saisi cette occasion pour féliciter l’armée qui a effectué une riposte permettant à plusieurs personnes de pouvoir se sauver dans la brousse. “Quand tout s’est calmé, il y a certains chauffeurs qui sont revenus mais ils n’ont pas pu récupérer leurs camions car les terroristes sont revenus sur les lieux pour chasser les chauffeurs avant d’incendier les camions. J’ai reçu des images et contrairement à ce que disent les gens, il faut savoir que le nombre des camions incendiés dépasse 10 camions” , a-t-il indiqué.

Jusqu’au soir du samedi 10 décembre 2022, aucun chauffeur n’avait perdu la vie. “On a un blessé qui est actuellement à l’hôpital de Kaya. Mon secrétaire aux relations extérieures est toujours à Dori. Quant à ceux qui ont pu rentrer avec le convoi à Kaya, d’autres sont rentrés chez-eux mais d’autres y sont toujours” , a fait savoir le président des chauffeurs professionnels.

Par ailleurs, il a interpellé les autorités et les organisateurs de convois, à revoir leur système d’organisation. Pour lui, il est vraiment difficile de sécuriser environ 500 camions d’un convoi, même s’il y a un appui aérien. Parce que l’hélicoptère ne peut pas rester suspendu durant tout le temps du trajet pour suivre le convoi, surtout avec cette lenteur du déplacement des camions. Également, un camion peut tomber en panne sur la route et cela complique davantage la sécurité de plusieurs kilomètres de convoi (400 à 500 camions alignés).

Donc ce que nous demandons aux autorités, c’est vraiment de revoir l’organisation du convoi parce qu’il est très difficile d’assurer la sécurité de 400 à 500 camions. Par contre avec 50 ou 100 camion, c’est plus facile et très rapide. Je demande aussi qu’on communique parce que les chauffeurs sont souvent vilipendés alors qu’ils luttent à leur manière contre le terrorisme, en ravitaillant certains villages et villes situés dans des zones à risque” , a-t-il terminé son propos.

Même si les autorités ne vont pas les décorer pour service rendu à la nation, selon leur président, il va falloir qu’elles communiquent, en cas de besoin, pour éviter certaines rumeurs négatives sur la vie des chauffeurs.

 

Soyez le premier à commenter sur "Incendie de camions sur l’axe Dori-Kaya : les 55 camions sont toujours à Dori, selon le président du SYNACP"

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.


*

quinze − neuf =