LE GRAND OUAGA, LA GROSSE ARNAQUE

 

Je viens de lire un document datant de 13 ans et qui prévoyait qu’au cours de la décennie 2004-2014, la ville de Ouagadougou changerait de physionomie. Ainsi lorsque le 8 novembre 2003, débutaient les démolitions des concessions de la zone de Kamsaoghin, Koulouba, Peuloghin, Tiendpalogho et Zangouétin, il s’agissait pour les autorités burkinabé de l’époque, à travers le projet ZACA, de donner à la capitale Ouagadougou une image futuriste, favoriser l’activité économique, débarrasser la ville de la pollution, de l’insalubrité et de l’insécurité.

La maternité yennenga devait échapper à la démolition et agrandie en un complexe sanitaire.Le marché de Zangouétin, devait être réhabilité à un autre endroit dans la zone.

Beaucoup d’infrastructures socio-culturelles et sportives devaient être dressées : par exemple des restaurants populaires, un complexe culturel polyvalent ; un théâtre de plein air ; une esplanade culturelle (où chaque région du Burkina, aménagera un espace selon son art et son esthétique à travers des tableaux, panneaux etc…).

A cela devaient s’ajouter de grandes aires de stationnement et d’espace vert. Il devait être instauré une circulation piétonne autour du marché.

Le projet de la ZACA, s’inscrivait dans un ambitieux plan d’aménagement, le projet du grand Ouaga, qui devait transformer en 10 ans la capitale en une ville saine et qui satisfait aux besoins essentiels des populations en eau potable, électricité, une bonne gestion de l’environnement etc.

Dans cette même période, L’aéroport de Ouagadougou serait délocalisé, l’enseignement primaire devait bénéficier de la construction de 1452 nouvelles classes à Ouagadougou et 101 dans les villages afin d’assurer un taux de scolarisation de 100%.

Côté sanitaire, il y aurait une nette amélioration de la couverture sanitaire de 39 CSPS à Ouagadougou et 11 dans les villages.

Quant à la gestion de l’environnement, le plan envisageait la création de deux nouvelles ceintures vertes dans le but de verdir la ville et de développer des espaces de repos et de loisirs. Ce qui contribuerait à lutter contre les nuisances et à améliorer le cadre de vie des citadins.

Le document se terminait par ces mots : « Demain, les générations futures loueront les mérites de ceux qui leur ont légué l’essor du progrès. »

http://lefaso.net/spip.php?article2753

Entretemps, la mauvaise gouvernance est passée par là, les maires dealeurs ont fait leurs œuvres avec la bénédiction des gouvernements et assemblées nationales successifs.

Alors en lieu et place de ce beau programme, au lieu de l’amélioration de l’environnement, des infrastructures sanitaires et éducatives on a assisté à l’accaparement des terres, à la prolifération des non-lotis, des maquis et des chambres de passe.

La circulation routière s’est transformée en chemin de croix, on ne laisse même plus passer les corbillards.

Les inondations sont récurrentes. Les coupures d’électricité sont devenues la règle.

L’occupation illégale et anarchique de l’espace publique est en passe de ghettoïser la ville.

Au sujet du PNDES, c’est à peine si l’on entend pas les mêmes litanies : « Demain, les générations futures loueront les mérites de ceux qui leur ont légué l’essor du progrès. »

Ouedraogo Souleymane/Basic Soul

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