Lutte contre la déforestation : une affaire de tous

 

Le Burkina Faso a célébré la 1ère édition de la journée nationale de l’arbre à Tenkodogo. Initiée par le ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, cette journée a pour objet principal de susciter une mobilisation générale de toutes les couches socioprofessionnelles du pays pour la restauration des forêts et des terres dégradées. La cérémonie officielle s’est tenue le samedi 10 août 2019. Le thème choisi pour cette édition première est « Arbre et éducation pour une économie verte. »

La lutte contre la déforestation a toujours été d’actualité au Burkina Faso. « Nous Hommes, sommes responsables de cette situation, largement responsable de ce qui y est. Nous sommes responsables mais n’en prenons pas conscience de façon collective. La responsabilité des hommes se situe dans son devoir de protéger la nature, mais saute aux yeux par son irresponsabilité. La responsabilité de l’homme se situe aussi au niveau de la coupe du bois. Une coupe sauvage. (…) Notre action de dégradation, de destruction et de perturbation de l’écologie se situe aussi dans le type d’élevage que nous avons au Burkina Faso. C’est donc un crime contre les générations du Burkina Faso. C’est-à-dire contre l’éternité même du Burkina Faso que de ne penser qu’à soi, c’est-à-dire pour soi, et le désert pour les générations à venir. » C’était là, un extrait du discours du capitaine Thomas Sankara prononcé le 22 avril 1985 lors de l’inauguration de l’inspection générale des eaux et forêts dans le cadre de la semaine révolutionnaire du forestier.

Conscient de l’importance capitale de l’environnement, la JNA est initiée

Chaque année, le Burkina Faso perd 105.000 ha de forêt. Une situation qui n’est pas prête de changer sans une prise de conscience collective de la part de tout un chacun à la question de la protection de l’environnement. C’est dans l’optique de palier à cette situation que lors du conseil de ministre du 18 juillet 2018, le gouvernement a décidé d’organiser chaque année à compter de l’année 2019, la journée nationale de l’arbre. Les journées du 8, 9, et 10 août, ont été marquées par Plusieurs évènements. Une foire d’exposition se tenait au sein de la gare routière de Tenkodogo dans le but de mettre en valeur les produits issus des arbres. Une campagne de reboisement s’est tenue à Ligdmalguem, dans la commune de Koupéla où Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a joint l’acte à la parole en mettant en terre un plant.

Des prix décernés aux lauréats

« La région du Centre-Est s’engage à mettre en terre 250.000 plants », a promis le gouverneur de la région, Antoine Ouédraogo. Lors de cette cérémonie, 14 acteurs ont été décorés “chevaliers de l’ordre du mérite de développement rural avec agrafe environnement“. Aussi, après une compétition organisée, des lauréats ont été primés à l’instar du prix de la meilleure pépinière, dédié à Célestine Lankoandé (500.000 FCFA) ; le prix du meilleur exposant à la foire ou encore le prix de l’Assemblée nationale, est dédié à Moumouni Ouédraogo. Selon le ministre de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, ces récompenses visent à encourager les acteurs du milieu de l’environnement à redoubler d’efforts dans leurs travaux quotidiens. Hommage est rendu à deux monuments de la lutte contre l’avancée du désert. Il s’agit de Yacouba Sawadogo, lauréat du prix Nobel alternatif 2018, et de Mathieu Ouédraogo, lauréat du prix “Land for life“ de la convention de lutte contre la désertification.

Après avoir joint l’acte à la parole, il invite à planter utile

Lors de la campagne de reboisement, le président du Faso a mis en terre un plant, il s’agit d’un baobab. Par cet acte, Roch Marc Christian Kaboré donne l’exemple en tant que premier concerné dans la lutte contre la déforestation. « Nous avons décidé d’instituer une journée nationale de l’arbre parce que c’est une activité qui est fondamentale même pour la survie de l’espèce humaine », a laissé entendre le président du Faso et d’ajouter : « si nous ne protégeons pas les arbres, si nous n’assurons pas la sécurité de ces arbres, les prédateurs rentrent dans tout le travail que nous avons fait et le réduit en néant. » C’est en effet, une sorte d’appel lancé par le président à planter utile avant de déclarer que « nous devons renouer avec ce que nous faisions par le passé. Toutes les activités, les cérémonies, nos maisons, nous devons faire de sorte à planter des arbres parce que c’est important pour la santé, pour la survie et dans le cadre de la lutte contre la désertification. Je pense que c’est un appel général à tous les burkinabè partout ou ils sont (provinces, régions, communes). Nous devons travailler à cela avec l’esprit que nous ne devons pas simplement planter et disparaitre. On doit planter, suivre et veiller à ce que ces plantes grandissent pour l’intérêt des générations futures. »

Planter un arbre : une nécessité vitale

Selon le ministre burkinabè de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, Nestor Batio Bassière, l’arbre est à l’honneur. « Nous avons voulu magnifier l’arbre à travers cette journée nationale pour dire que désormais, l’environnement reste le secteur transversal de l’ensemble du département ministériel et si nous voulons atteindre le développement durable pour nous même et pour les générations futures, nous devons prendre en compte l’environnement », a-t-il fait savoir.  Ces journées, pour le ministre, visent à mettre l’arbre au centre de des préoccupations. Le thème, sujet de panel et de débat, interpelle le monde de l’éducation particulièrement. L’éducation environnementale est un engagement, un comportement, c’est en réalité une nécessité vitale.

Un passage de flambeau s’est tenu après les activités de ces journées. Après Tenkodogo, c’est Banfora qui sera à l’honneur dans le cadre de l’organisation de la deuxième édition de la Journée nationale de l’arbre (JNA).

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