La société de promotion immobilière Abdoul’Service international a tenu un point de presse suivi d’une visite de terrain pour réagir aux manifestations de certains résidents de cités, qui ont mis en exergue leur mécontentement.

Le samedi 13 mai 2023 à Ouagadougou, les résidents de la cité Saaba 2 de Abdoul’Service ont organisé un sit-in au siège de ladite société de promotion immobilière, sis au quartier Samandin, pour réclamer l’électricité, l’aménagement des voiries et leurs titres fonciers.

Également, le collectif des résidents de la cité Abdoul’Service de Boassa a dénoncé au cours d’un point de presse du samedi 27 mai 2023, le « non-respect » des engagements contractuels de la société. Manque d’électricité, d’eau, d’infrastructures d’assainissement et de titres fonciers, étaient quelques points cités par ce collectif.

C’est pour réagir à ces différentes sorties que le PDG de Abdoul’Service international a organisé cette rencontre avec la presse. Face aux hommes de médias, la société de promotion immobilière a apporté des éclaircissements tout en permettant aux journalistes de faire le constat sur le terrain.

Dans la convention et le partenariat signé avec l’Etat burkinabè, selon Abdoul Ouédraogo, PDG de Abdoul’Service international, il y a un taux exigé par l’Etat pour la réalisation des logements sociaux, afin de permettre à certaines populations d’avoir au moins des logements décents, qui coûtent 7 500 000 FCFA et 9 850 000 FCFA. Cependant, la viabilisation devrait être prise en charge par l’Etat burkinabè. Pourtant, plus de 50 à 60% des clients de Abdoul’Service sont dans les logements sociaux et c’est à ce niveau que se trouvent les mécontentements.

“Depuis un bout de temps, nous avons approché l’Etat par rapport aux avantages qu’il doit apporter à la société mais on n’a jamais eu cette occasion. On a toujours plaidé auprès de l’Etat burkinabè mais pas de solution. A un moment donné, on était obligé de convoquer les résidents de cités pour des échanges” , a fait savoir le PDG de la société immobilière. Malgré les démarches sans succès auprès de l’Etat, la société a pu trouver des contrats avec l’ONEA pour offrir de l’eau potable à la population de la cité de Saaba. Quand à l’électricité, des démarches sont closes avec la SONABEL pour une réalisation effective. Mais en attendant l’arrivée de cet éclairage de la nationale électrique, Abdoul’Service international a réalisé 60 à 80 lampes solaires sur le site pour éviter l’insécurité.

“Nous avons eu notre titre foncier depuis 2015-2016 auprès du ministère des finances. Egalement, nous avons des titres fonciers qui sortent individuellement. Au moment même où ils manifestaient, il y avait d’autres résidents qui possédaient déjà leurs titres fonciers“, a indiqué le PDG concernant la question des papiers soulevée par les manifestants. Le PDG a montré un titre foncier de Saaba 2 faisant 120 hectares, qui a été signé en 2017. C’est-à-dire que la société possède le titre foncier de cette portion de Saaba 2, il y a six ans de cela. Selon les textes, l’Etat devrait subventionner l’acquisition des titres fonciers des logements sociaux mais jusqu’à présent, Abdoul’Service n’a jamais bénéficié de ce soutien, a fait savoir le PDG. Il a souligné aussi que la lenteur du traitement des dossiers au niveau des impôts, pose un véritable problème d’acquisition de titre foncier. En exemple, il a montré à la presse un dossier de Saaba 2 déposé depuis le 24 mars 2020 pour l’acquisition de titres fonciers qui, jusqu’à présent, n’a pas été solutionné.

Les manifestants ont également souligné qu’il n’y avait pas de route pour aller à Saaba 2. Pourtant sur le terrain, les hommes de média ont constaté une voie goudronnée de 3km financée par Abdoul’Service “à hauteur d’un milliard FCFA“, selon le PDG. “La réalisation de cette route n’était pas inclue dans la convention mais nous avons jugé nécessaire de le faire parce qu’il fallait au moins permettre aux résidents de la cité d’avoir facilement accès à leurs logements“, a-t-il soutenu.

Sur le site de Saaba 2, les journalistes ont pu recueillir les témoignages du Nakomsteng kamb naaba de Saaba. “Cela vaut plus de deux ans que je réside ici dans la cité de Saaba 2 et je possède les papiers de ma maison. Nous avons de l’eau ONEA. Il manque seulement l’électricité mais nous avons constaté que les travaux ont déjà commencé. Ils ont même déposé les poteaux électriques donc, nous sommes convaincus que d’ici là, nous aurons l’électricité” , a-t-il déclaré. La suite de la visite a permis de constater qu’il n’y a pas de soucis à Saaba 1. A ce niveau, les résidents vivent confortablement dans les conditions réunies.

“Il faut dire que la société Abdoul’Service international intervient depuis longtemps dans la commune rurale de Saaba. Elle a réalisé une voie bitumée de trois kilomètres, puis offert une ambulance et un corbillard à la commune. Elle a également réalisé un cimetière de trois hectares clôturé pour cette commune. Alors, nous sommes vraiment très satisfaits de ses réalisations au profit de la population. Je saisis cette occasion pour inviter les autres sociétés immobilières à faire comme Abdoul’Service car c’est à travers ces actions que nous pouvons développer notre commune“, a déclaré Kaboré Kassoum, président de la délégation spéciale de la commune rurale de Saaba qui a accueilli les journalistes à la mairie de Saaba.

Arrivés à Bossa, les hommes de médias ont visité la cour de Mathieu Segda qui a affirmé avoir “toutes les commodités requises” pour habiter dans sa maison. “Le logement est bien construit, j’ai déjà mes papiers et il y a aussi de l’eau ONEA. Pour le moment, j’utilise l’électricité solaire mais j’espère que d’ici là, nous aurons l’électricité de la SONABEL avec l’appui du promoteur immobilier“, a confié le propriétaire de la cour. Il faut souligner que monsieur Segda vit dans une villa de type F3 grand standing. Il a fait la demande d’acquisition de sa villa en 2020 et il a reçu le titre foncier en 2022. Notons qu’avant l’arrivée de l’eau ONEA, Abdoul’Service avait réalisé un château d’eau dans cette cité de Boassa pour alimenter les différents logements. Sur le terrain, les journalistes ont constaté que ce château d’eau est toujours fonctionnel.