Ouagadougou : Officialisation des langues nationales au cours des échanges d’un grand panel

 

Le Rassemblement des intelligences pour la sauvegarde de l’Afrique (RISA) a organisé dans l’après-midi de ce jeudi 29 février 2024, un grand panel à Ouagadougou dans le temple du savoir, l’Université Joseph Ki-Zerbo. A cette rencontre, l’officialisation des langues nationales au Burkina Faso était au menu des échanges.

Sous le thème principal :”Officialisation des langues nationales et développement socio-économique du Burkina” , ce panel a été animé par quatre (04) grands communicateurs face aux étudiants. Il s’agit notamment de Dr Aristide BERE qui a fait la communication sur : “Officialisation des langues nationales : implications juridiques” ; du Pr Mamadou L. SANOGO qui a communiqué sur “Officialisation des langues nationales : quels enjeux pour le Burkina Faso” ; du Pr Norbert NIKIEMA qui a échangé sur la “Politique linguistique au Burkina Faso : forces et défis” ; puis Imhotep L. BAYALA qui s’est occupé de la “Langue, miroir identitaire“.

Selon Pr Mamadou Lamine Sanogo, Directeur de recherche en socio-linguistique au Centre national de recherches scientifiques, les langues dites nationales jusqu’à présent, évoluent vers un statut de langues officielles. “C’est-à-dire qu’il appartient désormais au législateur de mettre un contenu en langue officielle parce qu’on voit apparaitre un autre élément qui est la langue de travail, ce qui n’existait pas avant dans notre législation“, a-t-il expliqué concernant l’officialisation des langues nationales. Il a ajouté qu’il est important que le législateur précise davantage le contenu. Pour lui, les langues nationales, “c’est un statut juridique accordé à des langues dans une constitution et dans le cas du Burkina Faso, la constitution l’a consacré très clairement“.

Dr Aristide Béré, docteur en droit public et Administrateur civil, a fait savoir que le droit s’exprime par une langue quelconque. Et à ce titre en tant qu’instrument de régulateur des faits sociaux, le droit doit être bien compris par les acteurs ou la population auxquels il s’adresse. “Si on doit rechercher les implications juridiques, il faut bien se demander quelles peuvent être les suites juridiques attachées à cette reconnaissance officielle des langues comme langues officielles ? Juridiquement, il faut donc qu’il y ait rapidement des choix qui soient faits sur des langues à utiliser comme langues officielles et que cela soit traduit concrètement dans les actes juridiques de l’Etat“, a-t-il expliqué. Par exemple, selon Dr Béré, les débats parlementaires, les lois, les journaux, les débats judiciaires, les actes de procédures, les décrets, les arrêtés et communications gouvernementales devraient être en langues officielles nationales. Il s’agit donc concrètement de mesurer quelles pouvaient être les suites juridiques attachées à cette officialisation des langues nationales.

Quant à Adama Siguiré, coordonnateur du Rassemblement des intelligences pour la sauvegarde de l’Afrique (RISA), ce panel de haut niveau s’est tenu pour apporter plus de compréhension et d’éclaircissements en ce qui concerne l’officialisation des langues nationales. “A travers ces échanges, nous avons compris qu’il y a non seulement un fond juridique qui se pose mais aussi beaucoup d’efforts que le gouvernement devrait fournir pour que cette officialisation soit une réalité“, a déclaré monsieur Siguiré. A l’issue de ce panel, les initiateurs attendent la compréhension des participants sur les enjeux autour de cette officialisation des langues nationales.

En rappel, le Parlement de transition du Burkina Faso a voté, le 30 décembre 2023, un projet de loi portant révision de la Constitution, en apportant plusieurs innovations dont l’officialisation des langues nationales en lieu et place du français qui sera désormais avec l’anglais, des langues de travail.

 

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