Production d’oignons à Léry: « Si on se contente rien que sur les travaux champêtres, on ne peut pas s’en sortir » Selon le producteur Seydou Zerbo

La production d’oignon, est l’une des principales activités ménées le long du fleuve Mouhoun en contre-saison par les paysans de Léry (dans le nayala). Malgré les difficultés qui  émanent pour mener à bien leur activité, ces producteurs d’oignons arrivent à tirer profit des revenus pour subvenir à leur besoin. Cependant, la mévente et  la question de la conservation demeure de part et d’autre, les difficultés majeures ne  permettant pas aux producteurs  de faire des affaires très juteuses. C’est le constat que nous avons fait au bord du fleuve Mouhoun à Léry.  

« De nos jours, on peut dire qu’il y a du bénéfice dans la production de l’oignon mais, l’activité devient difficile  parce qu’il y a trop de dépense  à faire. Si les moyens nécessaires sont réunis pour la production de l’oignon, le rendement est grand » nous a confié le producteur d’oignons Seydou Zerbo, que nous avons trouvé dans son champ d’oignons en plein épandage d’engrais au environ de  9h 30.

Pour lui, la production d’oignons est plus prolifique pour les cultivateurs, c’est pour cela qu’ils y  mettent toutes leurs forces car dit ‘il «  si on se contente rien que sur les travaux de champ, on ne peut pas s’en sortir ». Selon le producteur, le prix de l’oignon au Burkina n’est pas favorable pour eux. C’est pourquoi  il se fait aidé par  ses frères à Ouagadougou qui envoient écouler  son produit au Ghana dit-il a  un bon prix.

Selon le producteur, après la vente de l’oignon au Ghana, il est informé de la recette et ses frères l’envoient un peu d’argent (150 .000 CFA) afin qu’il s’occupe de sa famille. Pour Seydou Zerbo le cout  de l’engrais, et le manque de matériaux de travail sont les difficultés qu’il rencontre dans l’exercice de son activité.

Ils sont des centaines  de famille à Léry à vivre de la production d’oignons grâce au fleuve Mouhoun, cette ressource intarissable.  Après la récolte du maïs, la plupart réaménage  leur champ  pour la production d’oignons. Si pour certains producteurs le marché de l’oignon  ne les est favorable, ce qui les oriente vers d’autres pays pour avoir un bon marché, d’autres préfèrent écouler leur produits sur place après la production. 

“Souvent l’oignon peut faire un mois après les récoltes chez nous avec tous ces risques de conservation, mais au cas où l’oignon reste stocké longtemps, il nous faut faire des tries car si ça se décompose. Cela est une perte pour nous.”  Nous dit  le producteur Amidou Kombo.

Selon lui, si la récolte est bonne et que le prix sur le marché est favorable, il en tire profit ” mais il y a des moments où les dépenses que nous faisons dépassent ce que nous gagnons après vente” a t’il dit. Pour lui, son bénéfice qu’il gagne dépend du rendement du champ car si la production est bonne, il peut gagner souvent  la somme de 1.500.000 ou 2.000.000 FCFA à l’hectare après vente. Pour le producteur, après les dépenses, ce qui reste de l’argent est utilisé pour s’occuper de la famille. Par exemple, le maïs  n’a pas bien donné à cause du manque de pluies et c’est l’oignon qui nous a permis d’acheter les vivres.

Lenteur du marché,  mévente, problèmes de  conservation, manque de matériel, enclavement de la localité, sont autant de difficultés auxquelles sont confrontés les producteurs d’oignons du village de Léry dans le Nayala. Pourtant, cette activité a un apport indéniable en termes de revenu pour les populations de cette localité et contribue à la problématique d’employabilité des jeunes populations et ce  en dépit des difficultés rencontrées par les producteurs.

Charles Le Bon

 

 

 

 

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