Dans la soirée de ce lundi 13 avril 2020 à Thériba, dans la région de la boucle du Mouhoun, un gendarme a tiré sur un orpailleur à bout portant. A l’heure du couvre-feu, un gendarme abat de sang froid un orpailleur. Mais que s’est-il donc passer ? Nous avons recueilli des témoignages sur place, lors d’une marche organisée ce mardi 14 avril par les habitants de ladite ville, pour exiger le départ pur et simple de la gendarmerie.

Boureima Traoré est mécanicien. Il apporte sa version des faits sur cette affaire. « Hier, la victime nommée Pierre Coulibaly, est venue me donner sa moto pour que j’arrange. La somme pour arranger la moto était de 7500 FCFA. Donc, il a pris ma moto disant aller chercher l’argent chez les acheteurs de l’or. Il est revenu à 19h 08 minutes. Sa moto étant déjà chez moi, Je lui ai donc suggéré d’aller le déposer avec ma moto et le lendemain il viendra chercher la sienne parce que j’avais remarqué qu’il était un peu ivre. Il dit non, que comme la moto est arrangée, il préfère que je l’amène prendre sa moto. Ce qu’on a donc fait. Malheureusement, le phare de la moto était coupé. Il est donc parti chez lui en se servant de la torche de son portable. » Il faut noter que la victime habitait dans une cours commune, où est également logée une fille serveuse de maquis. Le gendarme était avec la fille devant la cours. « La fille dit au gendarme de céder le passage à son voisin qui arrive. Ayant constaté que la moto n’a pas de phare, le gendarme lui demande des explications. Il a donc demandé pardon au chef, disant qu’il était dans l’erreur. C’est là que le gendarme lui a donné une gifle et la victime a tenté de riposter avant de s’enfuir. En même temps, le gendarme a fait sortir son pistolet et a tiré sur lui. La fille demande pardon au gendarme, mais ce dernier a ajouté un deuxième tir. »

Selon Séré Idrissa, « la victime rentrait chez elle aux alentours de 19h10. Il croise un gendarme (habillé en civil) devant sa cours avec une fille. La victime ignore qu’il s’agit d’un gendarme, selon le témoignage. Elle se servait de la lumière de son téléphone puisque son phare était coupé. Le gendarme lui ordonne de couper la lumière. Je suis en train de rentrer chez moi, a rétorqué la victime. Ainsi, le gendarme saisit la main de l’orpailleur qui, à son tour, essaie de se défendre en échangeant par un coup de point. C’est ainsi que le gendarme s’est servi de son pistolet et a tiré sur la victime. Il a tiré deux fois sur l’homme. »

Les manifestants ont fait savoir qu’ils sont sortis « aujourd’hui pour dire aux gendarmes de foutre le camp. Ils ne font pas un bon boulot », selon eux. “Nous voulons la vérité et la justice. Somda n’est pas à sa première fois de faire des menaces en se servant de son arme, cela doit cesser », Indique l’un des manifestants.

Par ailleurs, le gendarme au nom de M. Somda serait introuvable depuis son forfait dans la nuit du lundi.