La Chine s’inquiète des produits toxiques dans les assiettes

 

La Chine n’est pas le seul pays du monde où manger tue. Mais ce problème de santé publique est devenu un sujet politique pour la République populaire, à cause de la question croissante de l’écologie dans les débats officiels et de la facture annuelle, que l’Académie chinoise des sciences sociales a tenté d’estimer pour 2015 : des dizaines de milliers de morts (au minimum) et 672 millions d’euros de pertes économiques.

Premier responsable, selon les chercheurs : l’usage intensif des pesticides. Plus de 800 000 hectares sont contaminés par les engrais et autres produits chimiques, d’après un rapport de l’académie, cité par la chaîne de télévision d’Etat, CCTV, et repris par le Hindustan Times. La Chine pulvériserait à elle seule 35% des produits phytosanitaires utilisés dans le monde, soit autant que les Etats-Unis et l’Inde réunis. Or ces substances sont connues pour déclencher des cancers, maladies respiratoires et autres pathologies.

Enquêtes gouvernementales

Le rapport pointe également l’emploi des «huiles recyclées», que des trafiquants récupèrent dans les égouts de certains restaurants. Ce produit cancérigène pourrait représenter jusqu’à 10% de l’huile alimentaire consommée en Chine, selon d’autres sources. Le trafic d’huile frelatée a donné lieu à plusieurs scandales dans le pays et à Taiwan depuis plus de trente ans, en particulier en 2011 quand la police a arrêté plus de 30 personnes dans trois provinces.

Si la situation n’est pas nouvelle à propos des failles sur la sécurité alimentaire en Chine, les autorités se montrent en revanche plus soucieuses qu’avant de lutter contre ce fléau. En témoignent la communication de ce rapport universitaire à la télévision et la divulgation de certaines enquêtes gouvernementales par l’agence officielle Xinhua. Le gouvernement central a ainsi fait savoir qu’il avait constaté des cas de contamination dans les cantines de 143 écoles de dix-huit provinces. Les autorités, qui n’ont pas donné plus de détails, ont annoncé la poursuite des contrôles.

Particules fines

Ce pays est par ailleurs confronté à un autre type de pollution encore plus grave : l’air. Les particules fines essentiellement diffuses dans les centres urbains causent la mort d’1,6 million de personnes par an, soit plus de 0,1% de la population, d’après une étude de l’université californienne de Berkeley en 2015. La proportion est quasi-similaire en France, avec 48 000 décès annuels estimés par l’agence Santé publique.

planetesanté

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