Santé de la reproduction: Des journalistes informés sur l’ampleur des avortements à risque

L’Association des Journalistes et Communicateurs en population et développement au Burkina (AJC/PD) a initié du 26 au 28  octobre à Ouagadougou, une formation  afin de présenter aux professionnels  des médias la situation des avortements à risque et faire la clarification des valeurs pour un meilleur accès des femmes aux droits sexuels et reproductifs.

La rencontre de trois jours qui a réuni les chefs de desk  ou rédacteurs en chef issu de divers medias (presse écrite, en ligne, radio et télévision) a été un cadre d’échange et de partage d’expérience avec des spécialistes, en santé et en droit.

Selon l’AJC/PD l’objectif était  de présenter l’ampleur de la situation des grossesses non désirés et des avortements à risque au Burkina Faso, le cadre juridique  ainsi que les lois nationales et internationales en rapport avec les droits sexuels et reproductifs, faire une clarification des valeurs pour un meilleur accès sur ces droits au cours des émissions et reportages.

Le Burkina Faso est l’un des pays au monde  où la mortalité maternelle  est très élevée, avec 307 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes.

Parmi les causes connues, figurent en bonne place les avortements à risque.

Une étude de l’Institut supérieur des sciences de population (ISSP) de l’Université de  Ouagadougou, publiée en 2014, indique  que le Burkina Faso enregistre en moyenne 105.000 avortements par an.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les avortements contribuent pour 15 à 20 % des cas de mortalité maternelle, ce taux pouvant varier de 30 à 50 % dans certains pays.

Pourtant, le code pénal adopté  en 1996 au Burkina  en son article 387 stipule que l’interruption volontaire de grossesse  est autorisée lorsque, le maintien de la grossesse met en péril la santé de la femme ou qu’il y a une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particularité grave reconnue comme incurable au moment du diagnostic (attestée par au moins 2 médecins donc un travaillant dans un hôpital public) ou le cas de viol ou d’inceste.

On rappelle également que le Burkina    a signé plusieurs accords internationaux et régionaux pour améliorer l’accès des femmes à des services de santé sexuelle et reproductive, dont le protocole de Maputo, «mais  les avortements clandestins demeurent une triste réalité».

«L’objectif c’était d’expliquer cela  aux journalistes pour leur permettre  de nous accompagner à la sensibilisation pour montrer aux filles que l’avortement clandestin n’est pas toujours la solution, mais il faut  se rapprocher  des agents de santé  pour qu’on leur donne les mesures palliatives», a indiqué Awa Yanogo, juriste et consultante en droit de la santé et de la reproduction.

A en croire la présentatrice, la loi actuelle autorise l’avortement dans certaines conditions mais elle est  «très lente» en procédures.

«Si nous prenons une  fille qui a été violée  où victime d’une grossesse incestueuse pour pouvoir avoir  accès à l’avortement, surtout avec la lenteur administrative souvent elle accouche avant d’avoir l’autorisation pour avorter», a-t-elle déploré.

Mme Yanogo a précisé   qu’il s’agit  des «insuffisances»  et des actions de plaidoiries  doivent être menées dans ce sens  «pour  faire changer les choses pour  que celles qui ont le droit  qu’elles puissent en jouir effectivement».

Port sa part, le Docteur Adama Ouattara, dans  son exposé a relevé  que  «le niveau de la santé  reproduction au Burkina Faso n’est pas bon» car souligne-t-il «24 % de femmes meurent d’Hémorragie ,20% pour les causes indirectes 15% d’infection  et 13% d’avortement à risque».

Pour lui,  un travail de  sensibilisation doit être fait  sur les méthodes de contraception parce qu’elles existent mais la majorité  « des femmes ne le savent  pas ».

Il a évoqué également l’allègement de loi  afin de baisser le taux l’avortement  citant en exemple  la Tunisie et l’Italie qui  aujourd’hui avec l’amélioration de leur cadre législatif les situations de décès maternel sont minimisés.

Agence d’information du Burkina

als/ak

AIB

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