Marché de fruits et de légumes de Bobo-Dioulasso : Une période difficile pour certains commerçants

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Le marché de fruits et de légumes de Bobo Dioulasso de par son caractère particulier a du mal à retrouver son rythme d’antan. Véritable centre de commerce de fruits et de légume, un seul mot demeure d’actualité dans ce marché ces temps –ci « mévente ». C’est ce qui ressort comme préoccupation majeure chez bon nombre d’acteurs de commerce du marché quand nous sommes allé nous imprégner de certaines réalités liées à la vente des fruits et des légumes le 3 novembre dernier.

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Des vendeuses et vendeurs de fruits et de légumes à droite, des commerçants d’articles divers à gauche. Tel était le décor du marché de fruits et de légumes de Bobo Dioulasso. Situé en plein cœur de Sya au secteur 9, c’est une ambiance plutôt modérée qui y régnait ce 3 novembre 2016 quand nous avons foulé le sol du dit marché, il était 15h07mn. Pas assez de mouvements des clients dans les allées du marché.  « Il n’y a pas de marché voyez-vous ? C’est pourquoi je profite nettoyer les oranges ! » lance Ami Traoré, une vendeuse d’oranges quand nous l’avons accosté. Ils sont des centaines de femmes et d’hommes à l’image de cette vendeuse à exposer leurs produits ou articles dans ce marché dans le but d’avoir un revenu afin de subvenir à leur pitance quotidienne. Orange, mangue, goyave, pastèque ; patate, igname, manioc… sont les différents fruits et légume qu’on trouve dans ce marché en fonction de la traite. En cette période, Orange et patate sont à l’honneur.

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« Nous évoluons en fonction de la période des fruits » a laissé entendre la vendeuse d’oranges. Selon elle, elle exerce cette activité depuis 30 ans. « Nous prenons sur place à Bobo ici, ou nous nous rendons à Orodara pour acheter et revendre à Bobo », nous a-t-elle expliquée.

La vendeuse affirme toutefois vendre deux à trois sacs par jour d’où un bénéfice de 2000f.  Par contre il y a quelques mois de cela qu’elle parvenait à vendre huit sacs par jour selon elle.

Une mévente qui ne se fait pas sentir chez certaines vendeuses par contre car elles arrivent à tirer leur épingle du jeu dans leurs ventes quotidiennes. Non loin de là, Mariam Traoré également vendeuse d’orange, hésite avant de lâcher le mot. « Moi je n’ai pas de difficultés concernant la vente à mon niveau le marché se passe bien » poursuivant, la vendeuse se dit frotter les mains.  «  Je vends 15 sacs par jour je gagne mon compte, sur un sac je peux faire un bénéfice de 4000f » a-t-elle laissé entendre.

La patate est produite en grande quantité ce qui explique le fait que le marché soit bloqué.

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Evoluant vers un autre bloque du marché, nous nous sommes retrouvé au milieu des tas de patates là, c’est Abdramane Dembélé qui nous reçoit avec un air souriant. « Je mène cette activité depuis huit ans ». Le vendeur grossiste de patate dit gagner son compte. Mais au jour d’aujourd’hui la patate est produite en grande quantité donc ce qui fait que le marché est bloqué la conséquence c’est la mévente. « Avant je vendais 3 chargements par jours mais vu actuellement nous faisons face à une mévente », nous raconte le vendeur qui avoue écouler actuellement deux chargements de patates par jour.

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La patate est produite en majorité dans le Kénédougou, c’est dans cette localité qu’Abdramane Dembélé s’approvisionne comme la plus part de ses camarades. Entre 400 000 et 450 000f le chargement dans les champs de patate, le tubercule est ensuite écouler à 7000f CFA le sac à Bobo Dioulasso. Le vendeur ajoute que le marché actuel ne permet pas toutefois de se «  frotter les mains après affaire ».

Adama Coulibaly est un producteur de patate du village de Kangala dans le Kénédougou. Selon lui, la production de la patate rencontre bon nombre de difficultés actuellement. L’indisponibilité et la cherté des intrants, des pesticides et la main d’œuvre sont entre autres les mots qui minent leurs activités de jour en jour a-t-il indiqué. Selon le producteur, on ne peut obtenir un bon rendement tant qu’il n’y pas le maximum d’intrants. Au vu de ces difficultés, Adama Coulibaly a dû réduire ses 3 hectares de production d’antan à 2 hectares. « J’ai obtenu 500 000f de bénéfice après récolte cette année » a-t-il confié.

Au fil des temps ce marché prévu pour être un « marché de fruits et de légumes » s’est diversifié avec d’autres commerces .Malgré cette diversification, le marché fait face actuellement à une situation de mévente sur l’ensemble du marché. Une mévente selon certains qui s’explique par la cherté de la vie, certes mais vivement que les autorités s’impliquent pour trouver une solution à cette « situation de mévente » des fruits et légumes.

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