Lutte contre le mariage d’enfants : Eulalie Yerbanga/Ouédraogo désignée championne nationale

 

Le ministère de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille a organisé dans la matinée de ce jeudi 24 août 2023 à Ouagadougou, la première session de l’année 2023 de la plateforme multisectorielle de prévention et d’élimination du mariage d’enfants. Il s’agit entre autres d’améliorer, de mettre en œuvre et d’évaluer les plans d’actions triennaux et les plans de travail annuels de promotion de l’abandon du mariage d’enfants. Cette première session a permis de désigner le champion national de lutte contre le mariage d’enfants.

Le mariage des enfants persiste encore et toujours au Burkina Faso. Le pays est classé 5e en Afrique subsaharienne avec un taux de prévalence du mariage d’enfants à 52%. Une femme sur dix est mariée avant 15 ans.Toujours selon les chiffres, sur la tranche d’âge de 20-24 ans, 38,2% des filles étaient mariées avant l’âge de 18 ans contre seulement 2% des hommes.

Bien que de nombreux progrès aient été enregistrés dans le domaine de la prévention de la prise en charge et du renforcement du dispositif national de lutte contre le mariage d’enfants au Burkina Faso, force est de constater que le phénomène persiste toujours“, a déclaré la ministre de la Femme, Nandy Somé/Diallo. C’est d’ailleurs fort de ce constat que la ministre en charge du Genre et de la Famille a insisté sur l’importance de poursuivre et d’intensifier les actions en vue d’une efficacité des droits des femmes et de la jeune fille d’une part, et accélérer la transition démographique d’autre part. La plateforme multisectorielle de prévention et d’élimination du mariage d’enfants est l’instance nationale de pilotage de toutes les actions en matière de promotion de l’abandon du mariage d’enfants. Ses missions sont entre autres, d’examiner les rapports d’activités d’accélération de l’élimination du mariage d’enfants, de créer une synergie d’actions entre les différents intervenants en matière de lutte contre le mariage d’enfants.

La tenue de cette session permettra de faire le bilan à mis-parcours pour la période de janvier à juin du plan de travail annuel (PTA) 2023 de la stratégie nationale de prévention et d’élimination du mariage d’enfants. De ce bilan, l’on note l’organisation d’activités de communication sociale sur la promotion de l’abandon du mariage d’enfants qui ont permis de toucher 3 124 518 personnes sur l’ensemble du territoire national, l’encadrement de 29 131 adolescents et jeunes filles dans les écoles sur les compétences de vie courante, la santé sexuelle et reproductive, le mariage d’enfants et les VBG, la tenue de 192 cérémonies de déclarations publiques d’abandon du mariage d’enfants. Pour permettre d’accentuer davantage la lutte contre le mariage d’enfants, le ministère de la Famille en collaboration avec ses partenaires que sont l’UNFPA et L’UNICEF, a désigné une championne nationale de lutte contre le mariage d’enfants. Un comité a été mis en place dans le cadre de la sélection de la championne nationale. Le choix est finalement porté sur Eulalie Yerbanga/Ouédraogo.

Eulalie Yerbanga/Ouédraogo, championne nationale de lutte contre le mariage d’enfants a pour mission, d’appuyer le ministère, les Organisations de la société civile (OSC) et les Partenaires techniques et financiers (PTF) dans la mobilisation des ressources, la réalisation d’activités de plaidoyers et de communication afin de booster considérablement la lutte contre le mariage d’enfants au Burkina Faso. Saisissant l’occasion, Dame Yerbanga a fait une plaidoirie à l’endroit des autorités : “Il faut urgemment accélérer l’adoption du code des personnes et de la famille pour offrir un instrument juridique de combat contre le phénomène qui fixerait l’âge légal de mariage à 18 ans aussi bien pour les filles que pour les garçons au lieu de l’actuel qui autorise la fille à se marier à 17 ans et le garçon à 20 ans. Il faut mettre un accent particulier pour la scolarisation et le maintien des filles à l’école jusqu’à ce qu’elles terminent leurs scolarités…” La championne nationale place son mandat sous le signe du bénévolat qui durera deux (02) ans.

Eulalie Yerbanga/Ouédraogo est fonctionnaire à la retraite. Elle a occupé plusieurs postes à savoir, Chef de service, directrice régionale de la promotion de la femme du centre, conseillère technique de ministre, etc. De 2007 à 2012, elle est élue députée de la province du Kadiogo où elle fut membre du parlement de la CEDEAO. Également membre de l’ONG Voix de Femme, coordonnatrice adjointe de la Coalition nationale de lutte contre le mariage d’enfants au Burkina (CONAMEB) de 2010 à 2020 et coordonnatrice de 2020 à aujourd’hui (août 2023). Aussi, Madame Yerbanga fut la chargée du projet de renforcement des capacités des organisations de la société civile pour l’abandon du mariage d’enfants (PRECOSC-AME) dans la région de la Boucle du Mouhoun de 2018 à 2021. C’est donc une dame avertie des questions de mariage d’enfants, qui a été choisie pour conduire cette charge de championne nationale de lutte contre le mariage d’enfants de la période 2023-2024.

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